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pour remplir la charge de contrôleur-général des finances, vacante par le décès du sieur de Clugny, de se réserver la direction du trésor royal, Sa Majesté a cru en même temps ne pouvoir confier un détail aussi important à personne qui en fût plus digne que le sieur Necker. Les preuves multipliées qu’il a données de son zèle pour le service de Sa Majesté et les connoissances profondes qu’il a acquises dans l’administration des finances, lui persuadent qu’il répondra dignement à la confiance dont Sa Majesté veut bien l’honorer. A cet effet, Sa Majesté l’a nommé et nomme, pour exercer sous ses ordres la direction de son trésor royal, avec le titre de conseiller des finances et de directeur général du trésor royal ; et pour assurance de sa volonté, Sa Majesté a signé de sa main le présent brevet et fait contresigner par moi, conseiller secrétaire d’état et de ses commandemens et finances. Signé : Louis, et plus bas : Amelot.


Cette combinaison ne pouvait durer longtemps. L’officieuse Mme de la Ferté-Imbault, qui connaissait le ménage Taboureau, avait bien donné force conseils à Mme Necker, en lui recommandant de ménager la vanité de Mme Taboureau et de se montrer souvent en public avec elle. Mais d’inévitables froissemens survinrent, et, après neuf mois de collaboration, durant lesquels Taboureau s’occupa exclusivement de rechercher les émolumens de sa place négligés par ses prédécesseurs, il donna sa démission. Intervient alors un second brevet qui détermine la nature des fonctions nouvelles, créées pour M. Necker :


Aujourd’hui, 29 juin 1777, le roi étant à Versailles, ne jugeant pas convenable de nommera la place de contrôleur-général de ses finances, vacante par la démission du sieur Taboureau des Réaux, conseiller d’état, croyant cependant nécessaire de réunir entre les mains d’une seule personne les fonctions relatives à l’administration des finances, et voulant donner au sieur Necker une preuve de la satisfaction qu’il a de ses services ; à cet effet, Sa Majesté l’a nommé et nomme, pour exercer immédiatement sous ses ordres la place de directeur-général de ses finances.


« La mission de M. Necker, écrivait au Magnifique Petit Conseil M. de Vergennes, ministre des affaires étrangères, ne pouvait finir plus glorieusement qu’elle le fait, et la place de confiance à laquelle il est appelé est une preuve éclatante de toute la considération qu’il s’est acquise. » Aussi le Magnifique Petit Conseil, secrètement flatté de l’honneur qui avait été conféré à son représentant, arrêtait-il en ces termes la rédaction d’une inscription latine, qui serait gravée sur une médaille décernée à M. Necker :