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aux affaires. Mgr d’Hermopolis, qui conservait un portefeuille, consentait à ce que l’instruction publique fût détachée et confiée à M. de Vatimesnil. Pouvait-il rester le collègue de M. Portalis, son adversaire à la chambre des pairs sur la pétition Montlosier? La présence de Mgr de Frayssinous dans le cabinet fut, en effet, promptement jugée impossible. Il était remplacé par un autre évêque, non moins gallican que lui, mais ayant moins d’autorité et moins d’esprit politique, Mgr Feutrier, évêque de Beauvais. — Pressentant sa chute, l’évêque d’Hermopolis avait pu trouver une dernière occasion de défendre devant la chambre des députés, non plus cette fois la compagnie de Jésus, mais le clergé français. C’était à propos de l’augmentation du traitement des desservans. Rappelant une allocution de Pie VII, prononcée en 1805 en plein consistoire et dans laquelle le vieux pontife célébrait l’église de France en lui donnant la qualification d’église gallicane, Mgr de Frayssinous ajoutait : « Que penser de quelques esprits singuliers qui repoussent jusqu’à cette dénomination, lancent des anathèmes contre nos évêques et la Sorbonne et ne craignent pas de regarder comme ennemie et presque comme séparée du saint-siège une église que le saint-siège chérit et préconise comme une des plus belles portions de la chrétienté? Ce n’est pas avec des exagérations, mais avec du bon sens que se règlent les affaires humaines. »

Ce furent les derniers efforts de l’évêque d’Hermopolis; il avait compris mieux qu’aucun de ses collègues les difficultés de concilier en France l’ancienne et la nouvelle société religieuse depuis la révolution; et s’il ne réussit pas dans cette tentative au-dessus de ses forces, personne du moins n’en devait mener le deuil avec plus d’élévation et de convenance.

Montlosier espérait beaucoup du nouveau ministère. Les communications qu’il envoyait au Constitutionnel en témoignent. Ses vues particulières devaient pourtant encore éprouver un échec.

Le comte Portalis, en cela fidèle aux conclusions de son rapport, s’était empressé, le 22 janvier 1828, de nommer une commission chargée d’examiner les moyens d’assurer dans toutes les écoles secondaires l’exécution des lois du royaume. Au nombre des commissaires figuraient M. Dupin et M. Lainé, à côté de Mgr de Quélen, archevêque de Paris.

Cette mesure ne satisfit pas Montlosier; il conseillait, dans ses lettres au Constitutionnel, la mise en accusation des anciens ministres. M. Labbey de Pompières devait s’en inspirer dans sa proposition à la chambre des députés. En attendant, pour répondre à la création de la nouvelle Association pour la défense de la religion catholique, formée sous la présidence du duc d’Havre, avec le concours