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En 1848, Longworth caressa un rêve qui fit naître chez lui une idée fixe : il voulut transporter le Rhin allemand sur tes bords de l’Ohio.

A cet effet, il distribua 122 acres 1/2 de terre qu’il possédait le long de ce fleuve entre vingt-sept colons allemands, à charge de les planter et de les cultiver à mi-fruits en catawba.

Disons en passant que le catawba, vulgarisé par le major Adlum, avait été trouvé par le Dr Salomon Beach, dans la Nouvelle-Caroline, au bord de la rivière Catawba. Ce plant est accessible à toutes les avaries, mais l’excellence au point de vue américain de son vin, de belles récoltes, quoique intermittentes, lui ont conservé son rang jusqu’ici. De 1869 à 1865, 4,200 souches ont donné en :


Gallons Dollars
1859 1.200 360
1860 1.300 405
1861 4.150 37 50
1862 20 10
1863 150 75
1864 150 75
1865 500 250

1868 et 1874, ont été de très belles années et, en 1857, 4,000 souches avaient donné 2,000 gallons, vendus 600 dollars. La moyenne de 17 ans donne 250 dollars.

Le catawba, transporté de Cincinnati à Herrman, donna en 1848 une si belle récolte qu’il causa de grandes déceptions à ceux qui en plantèrent partout, et sans égard au terrain ni au climat.

Sitôt l’œuvre de Longworth entreprise, elle prit l’allure d’une réalité heureuse, car en 1860 il y avait déjà 1,200 acres de plantations constatées par un comité officiel, et en 1866 ce nombre dépassait 2,000.

Le catawba est sensible au phylloxéra. Quand il souffre du mildew, sa vitalité est diminuée ; il fléchit devant l’ennemi, mais il lutte tellement longtemps que des circonstances favorables le retrouvent assez vivant pour se relever. C’est ainsi qu’il a fléchi dans la période comprise entre 1867 et 1868, et que 1868 et 1874 l’ont vu produire remarquablement et se relevée. Je cueille dans une lettre de M. Adetison Kelley[1] datée de décembre 1880, les intéressans renseignement que voici : le catawba n’a jamais de mildew sur la face inférieure de ses feuilles, sans avoir le phylloxéra aux racines, et le rot ne l’atteint qu’autant que le mildew l’y prédispose. Son vin est si apprécié que le

  1. Propriétaire à Kelley-Island, lac Erie.