Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 45.djvu/788

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ESQUISSES LITTERAIRES

ALFRED DE MUSSET

DERNIERE PARTIE[1]

L’année 1832 fut pour Musset l’année glorieuse par excellence, celle où il atteignit à l’apogée de son talent, ou, comme aurait dit Sainte-Beuve, il se ceignit définitivement du laurier. Jamais plus il ne devait retrouver ce moment unique de fécondité et d’inspiration. C’est l’année où paraît le Spectacle dans un fauteuil, où il inaugure avec les Caprices de Marianne et Fantasio cette comédie de fantaisie qui reste son invention la plus charmante, et où il prend place par Rolla parmi les plus grands poètes qu’il y ait eu dans notre langue. En même temps que son talent, sa vie y atteignit aussi au point culminant par une de ces passions après lesquelles elle n’a plus qu’à languir et qui laissent dans le cœur une blessure dont la cicatrice ne s’efface jamais.

Rolla parut ici même le 1er août 1833. Je donne minutieusement la date ; elle est mémorable, car ce jour-là il y eut quelqu’un en

  1. Voyez la Revue du 1er mai et du 1er juin.