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Les valeurs ottomanes avaient eu un marché très brillant pendant les deux dernières semaines ; le 5 pour 100 turc s’était élevé de 17 à 18 francs et la Banque de 707 à 760. Ces cours n’ont pas été maintenus. Les nouvelles d’Égypte ayant causé samedi matin un certain désarroi sur le marché anglais, une bonne partie de cette plus-value a été reperdue. On a craint que les négociations engagées à Constantinople au sujet du règlement de la dette ne fussent entravées par les événemens du Caire.

La spéculation à la hausse sur les valeurs égyptiennes est extrêmement chargée à Londres et à Paris. Aussi l’émoi s’est-il emparé des acheteurs au moment où la stabilité des résultats financiers obtenus par le fonctionnement de l’administration européenne en Égypte a paru menacée. On a fait d’abord assez bonne contenance ; mais on ne soutenait les cours que pour mieux vendre ensuite, et l’Unifiée tombait hier lourdement de 395 à 375. Des acheteurs nouveaux se sont présentés à ce cours et jusqu’à 383 francs.

Le 5 pour 100 italien se tient assez bien entre 89.50 et 90 francs. Le syndicat vend quand il peut, et le classement du dernier emprunt se fait insensiblement. Le syndicat gagnerait encore même s’il devait écouler le stock à des prix un peu plus bas que le cours actuel.

L’extérieure espagnole n’a pu maintenir les hauts cours atteints récemment. On sait que la spéculation escomptait une augmentation du taux de l’intérêt obtenue au moyen d’une conversion générale de la dette. Ces projets ne sont pas encore sortis du domaine de la discussion et de la préparation théorique. Les fonds russes et austro-hongrois, malgré l’émotion causée en Autriche par l’entrevue à Dantzig des deux empereurs d’Allemagne et de Russie, n’ont subi que d’insignifiantes variations de cours.

La hausse a été importante cette quinzaine sur un certain nombre d’actions d’établissemens de crédit, et en première ligne sur l’action de la Banque de France. Ce titre a monté de 6,000 à 6,500 francs. Ira-t-on plus loin encore? C’est possible et probable, les raisons qui motivaient ce mouvement ayant conservé toute leur force.

Le Crédit foncier avait baissé de 1,700 à 1,610 ; il remonte de 1,610 à 1,700, et le voici à moitié chemin à 1,655. Les opérations de prêts se développent régulièrement, et on assure que la question de l’augmentation du capital ne tardera pas à être agitée de nouveau.

La Banque de Paris et des Pays-Bas a gagné 15 francs à 1,270, le Crédit mobilier 15 francs également à 736, la Banque franco-égyptienne 32 à 870, la Banque d’escompte 5 à 820. Aucun mouvement de spéculation ne se produit sur cette valeur, dont la situation est cependant de nature à appeler l’attention. La Banque d’escompte a réalisé d’importans bénéfices depuis le commencement de l’exercice, alors que la cote de ses titres a peu varié.