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député de l’Ain, dont l’autorité en matière financière est grande, que la chambre des députés a nommé pendant plusieurs années vice-président de la commission du budget et dont l’élévation à la présidence de cette même commission serait assurément ratifiée par l’opinion publique. La Foncière lyonnaise a été constituée par le Crédit lyonnais dont M. Henry Germain a été aussi le principal fondateur et qui, depuis le moment où nous en avons parlé ici en même temps que des principaux établissemens financiers siégeant à Paris, a pris un développement considérable. Le chiffre des bilans mensuels du Crédit lyonnais dépasse 800 millions : avant peu il atteindra 1 milliard ; pour qui a pu apprécier la sévérité de ses directeurs en ce qui concerne les avances à faire et les emplois de fonds, pour qui sait la prudence avec laquelle ils évitent l’immobilisation des placemens, ou constituent des réserves et amortissent chaque année les dépenses extraordinaires, ce chiffre de 1 milliard qui aurait paru il y a quelques années invraisemblable, ne sera que le point de départ de progrès encore plus significatifs. Le concours du Crédit lyonnais ouvre donc à la Foncière lyonnaise un vaste champ d’activité. Si des occasions pressantes s’offraient à celle-ci pour acheter dans de bonnes conditions des immeubles que ses ressources immédiates ne lui permettraient peut-être pas de payer assez promptement, elle trouverait dans le Crédit lyonnais un prêteur bien pourvu de capitaux et tout disposé à consentir des prêts sérieusement gagés. Sans aborder l’analyse des opérations de la Foncière lyonnaise, quelques faits récens permettent d’en prévoir le succès : c’est ainsi qu’elle a dû procéder à une fructueuse émission d’obligations garanties par son capital social et porter au double ce capital lui-même. Par une entente avec le Crédit foncier analogue à celle qui avait eu lieu pour la Rente foncière, elle s’est aussi procuré de larges ressources à un taux d’intérêt inférieur au revenu qu’elle tire de ses immeubles déjà construits, en même temps que, par des reventes de terrains à des entrepreneurs, cliens du Crédit lyonnais, elle a réalisé des bénéfices dont profiteront les exercices futurs. Enfin la Foncière lyonnaise vient de contribuer elle-même à la création de la Foncière de France et d’Algérie, qui aurait pu devenir pour elle une rivale redoutable, mais qui, par l’accord conclu sous l’influence de M. Germain, président du Crédit lyonnais, et de M. Christofle, gouverneur du Crédit foncier, ajoutera un élément de succès de plus à ceux qui ont été énumérés ci-dessus.

Comme le constate le rapport lu, le 11 août dernier, par M. Sauret, son président, à l’assemblée générale des actionnaires de la Foncière de France et d’Algérie, cette œuvre nouvelle du Crédit foncier ne constitue pas le moindre des services qu’il a rendus et doit rendre à la propriété immobilière. On se rappelle les