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LES
FINANCES DE L'ITALIE

I.
LA LÉGISLATION FINANCIÈRE.

La France nous présente le spectacle d’une nation pourvue de tous les élémens de richesse et de prospérité : un sol fertile, des produits recherchés, une industrie avancée, une population laborieuse et naturellement économe, et qui, abusant de ces dons de la Providence, dissipe en dépenses inutiles ou improductives un revenu énorme, engage imprudemment l’avenir par de continuels emprunts et accroît sans cesse le fardeau d’une dette dont le chiffre sans exemple effraie l’imagination. Nous avons eu occasion de montrer, aux États-Unis et en Angleterre, des gouvernemens sans cesse préoccupés de contenir les dépenses nationales dans de justes limites et s’attachant à dégager l’avenir par l’amortissement ou la réduction des dettes contractées dans les jours difficiles. Une leçon non moins instructive nous est donnée par une nation voisine, l’Italie, qui, avec une population moins nombreuse que la nôtre, avec une agriculture arriérée et une industrie encore dans l’enfance, mais avec le légitime orgueil et la résolution bien arrêtée de reconquérir un rang élevé parmi les peuples, a su, par de courageux sacrifices, par sa patience à supporter des charges écrasantes et à force d’ordre et d’économie, combler l’écart énorme qui existait entre les recettes et les dépenses de l’état, mettre fin aux déficits auxquels ses