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A TRAVERS LES ÉTATS-UNIS

NOTES ET IMPRESSIONS

III.[1]
LE NORD ET LE SUD; LES PARTIS POLITIQUES.


RICHMOND.

22-23 octobre.

Le James-River, que nous remontons jusqu’à Richmond, n’a rien de l’aspect majestueux du Potomac ou de l’Hudson. C’est une rivière au cours sinueux, qui coule, bordée d’arbres, entre des champs cultivés. On dirait l’Oise ou la Seine. Nous sommes arrivés à Richmond avant midi, devançant quelque peu l’heure qui avait été fixée pour notre réception. Aussi ne trouvons-nous personne nous attendant au quai de débarquement, et, pendant qu’on court avenir les autorités, nous avons tout le loisir de contempler la ville qui s’élève en étages au bord de la rivière. L’aspect n’en a rien qui soit particulièrement original, et elle ne présente pas non plus cet air de prospérité et d’animation qui donne toujours, à mes yeux du moins, un certain intérêt aux villes américaines. Il n’y a presque point de vaisseaux amarrés au bord des quais; les estacades en bois tombent en ruine ; les rues qu’on aperçoit sont en mauvais état, les maisons d’apparence assez misérable; point d’usines, rien qui décèle

  1. Voyez la Revue du 15 février et du 15 mars.