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recettes de 400 millions plus élevé, car rien qu’en Prusse ces frais d’exploitation (Betrieb und Verwaltungskosten) atteignent un total de 284 millions de marcs pour l’exercice de 1881, en Bavière, de 89 millions pour le même exercice, dans le pays de Baden, de 33 millions. Sur 34,039 kilomètres de chemins de fer en exploitation au 1er  avril 1880, il y avait 26,196 kilomètres appartenant à l’état ou exploités par lui, dont 11,640 kilomètres pour l’état prussien à lui seul. Or, au lieu de porter dans notre décompte budgétaire les recettes brutes et les dépenses de ces sortes d’administrations, nous nous sommes contentés d’inscrire les dépenses et les recettes, après déduction des frais d’exploitation. La part moyenne aux dépenses et aux recettes par tête d’habitant varie d’ailleurs beaucoup d’un pays à l’autre, dans les budgets propres des états particuliers. Elle descend à 11 marcs seulement dans la principauté de Beuss, à 11 marcs 30 pf. dans la principauté de Waldeck, contre 63 et 75 marcs dans les villes libres de Brème et de Hambourg, 25 marcs en Bavière et 19 en Prusse, tandis que la part aux recettes et aux dépenses de l’Empire est de 13 marcs 50 pf. par tête pour toute l’Allemagne. Toutes les différences dans le mode de comptabilité prises en considération, les contributions payées à l’état sont plus élevées d’un tiers en France qu’en Allemagne par tête d’habitant.

Outre l’armée et la marine, le budget de l’Empire subvient aux dépenses du Reichstag et du Bundesrath, de la chancellerie, de l’office des affaires étrangères et de l’office de l’intérieur, de la cour suprême de justice établie à Leipzig, de l’office central des chemins de fer. Ainsi que nous l’avons vu, les dépenses militaires, à raison d’une dépense de 411 millions, absorbent à elles seules 86 pour 100 du revenu total. Le crédit de 6,676,775 marcs pour l’office des affaires étrangères représente la somme des dépenses ordinaires pour les ambassades et les consulats de l’Allemagne, aucun des états particuliers n’ayant plus au dehors de représentant à lui propre. L’office de l’intérieur, qui émarge pour 2,860,422 marcs aux dépenses ordinaires et pour 612,572 marcs aux dépenses extraordinaires, s’occupe de la politique intérieure et de la préparation des lois de l’Empire, sans entrer dans les détails d’administration, qui sont abandonnés aux états particuliers. La cour suprême de justice, avec 1,707,667 marcs, établie à Leipzig, remplit le service de cour de cassation pour tout l’Empire, tandis que chaque état particulier reste chargé des tribunaux ordinaires aux différentes instances. Le contrôle de la comptabilité pour les finances de l’Empire se fait par la cour des comptes de la Prusse, moyennant l’indemnité annuelle de 528,673 marcs. L’office central des chemins de fer s’occupe plus des intérêts stratégiques que d’administration et d’exploitation : l’Empire ne possède et n’exploite