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du gaz n’étaient pas de ces grandes découvertes qui frappent le monde d’étonnement. Elles s’en ont pas moins donné des résultats considérables. Un livre sur l’industrie du gag se diviserait en trois chapitres : 1o la distillation ; 2o l’épuration ; 3o le magasin et la distribution. Pour distiller, on enferme la houille dans de grands tubes elliptiques en terre réfractaire ; il y en a maintenant six et même huit par four, et on chauffe jusqu’à 1,100 degrés. Le résidu est le coke, dont un quart environ est gardé pour le chauffage. Le gaz qui se dégage se refroidit en traversant divers appareils et se débarrasse du goudron. Il subit ensuite l’épuration chimique en traversant un mélange de chaux et d’hydrate de peroxyde de fer. Enfin il s’emmagasine dans les gazomètres et, suivant les besoin de la consommation, s’écoule par les conduites.

Dans toutes les parties de cette fabrication, des progrès sont survenus. On a changé la forme et augmenté le nombre des cornues, de façon à multiplier la surface de chauffe. On a élevé la température des fours et, par suite, le rendement de la houille ; le rendement moyen de la tonne de houille est aujourd’hui de 300 mètres cubes de gaz ; il était, il y a vingt ans, de 250 mètres cubes. En même temps, les fours perfectionnés exigent moins de combustible : on brûle le quart du code fabriqué au lieu du tiers. L’épuration par le peroxyde de fer, le criblage, constituent des procédés nouveaux. Enfin, il y a vingt ans, un fabricant de gaz estimait à 15 pour 100 la quantité perdue par les fuites ; il ne doit perdre aujourd’hui, si le travail est bien mené, que 7 pour 100. Cette différence est due surtout à de nouveaux systèmes de joints.

L’an passé, visitant à l’étranger une usine à gaz en compagnie de soin très aimable et très intelligent directeur, je le priais de m’indiquer spécialement ce qu’il y avait de nouveau dans la fabrication : « Si vous remontez à vingt ans, dit-il, tout est nouveau. »

Munie de renseignemens techniques, la commission présenta son rapport. Les conclusions invitaient M. le préfet à réclamer de la compagnie l’abaissement de prix, prévu par le traité et à l’exiger par les voies de droit si les négociations amiables n’aboutissaient pas. M. Narcisse Leveu, examinant la question au point de vue de la procédure, fit remarquer que le traité donnait à M. le préfet de la Seine, d’accord avec le conseil municipal, le droit d’abaisser par un arrêté le prix de vente du gaz lorsqu’il serait dûment établi que les progrès de la fabrication auraient fait baisser le prix de revient.

M. Charles Floquel venait alors de s’installer aux Tuileries, et il avait certainement la très louable ambition de signaler son administration autrement qu’en chassant des religieuses. Ce n’est pas qu’il eût renoncé à ce genre de gloire, mais il ne s’en contentait pas. Au surplus, son prédécesseur, qui laïcisa jusque sur son lit de