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LE
DÉFICIT COMMUNAL

L’axiome « qu’il faut commencer par faire de bonne politique pour faire ensuite de bonnes finances » pourrait aisément se retourner, et il serait tout aussi vrai de dire que de mauvaises finances conduisent infailliblement à une mauvaise politique. À l’heure actuelle, heure de trouble et d’incertitude, de malaise général et d’inquiétude latente, au moment où, mécontente du présent, sans préférence marquée pour aucun des régimes du passé, la France ne sait vers quel avenir elle doit tendre, l’étude de la situation des finances publiques, si intimement liée, soit comme cause, soit comme conséquence, aux questions politiques, nous paraît devoir passer avant elles, et l’homme capable d’éclaircir et de résoudre les problèmes financiers rendrait à notre pays le seul service qu’il réclame aujourd’hui.

À coup sûr, les discussions politiques ne peuvent être ni évitées ni blâmées. Pour tout esprit soucieux du bien général, les controverses sur les mérites de tel ou tel gouvernement, monarchique ou républicain, constitutionnel ou autoritaire, appellent les méditations les plus sérieuses et s’imposent avec plus ou moins d’opportunité, selon que le calme intérieur règne ou qu’une menace de trouble prochain se fait sentir. Permis donc aux partisans de notre démocratie française d’en faire ressortir les mérites au point de vue des principes les plus élevés de la science sociale, d’en poursuivre tous les développemens dans les institutions politiques et de n’en craindre ni les exagérations ni les erreurs. D’autre part, comment aux