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1877 que le directeur du service départemental put adresser au ministre le dernier document qu’il soit utile de consulter, puisqu’à l’exemple de ses prédécesseurs, il s’efforça de montrer à côté des chiffres récapitulatifs des dépenses et des recettes, l’utilité des unes, l’emploi des autres, de présenter en un mot le tableau des améliorations obtenues et de comparer la nouvelle période avec les précédentes. Depuis lors rien de semblable n’a plus été fait. Les publications qui ont suivi et dont la dernière se rapporte à l’exercice 1881 comprennent des tableaux statistiques pour chaque département, mais laissent subsister des lacunes[1] et l’ensemble n’est présenté nulle part, ce qui serait l’essentiel, et ne permet d’opérer aucun rapprochement avec les années antérieures : c’est donc au rapport sur l’exercice de 1877, qui offre pour la dernière fois des points de comparaison intéressans avec le passé, qu’il convient de s’arrêter.

De 675 millions en 1871, les recettes de toute nature se sont élevées en 1877 à 922 millions, avec une augmentation de 247 millions, dont 94 millions dans les recettes ordinaires, 62 dans les recettes extraordinaires et 90 1/2 dans les excédens ou restes à recouvrer. Les dépenses ont monté de 577 à 713 millions, soit 136 millions en plus, dont 78 pour les dépenses ordinaires et le même chiffre pour les dépenses extraordinaires. Les centimes ordinaires ont produit 77 millions après 63 et les centimes extraordinaires 38 après 33 millions. Il faut observer que l’instruction primaire était, en 1871, dotée de 3 centimes additionnels et qu’en 1877 le nombre en avait été porté à 4, auxquels s’ajoutaient encore les 4 centimes spéciaux créés par la loi de 1867 pour l’établissement facultatif de l’enseignement gratuit : le quatrième centime ajouté aux trois premiers avait fourni 3 millions de plus ; et les centimes pour la gratuité 2 millions. Enfin, comme le principal des contributions directes s’était accru lui-même de 29 millions, entre l’année 1871 et l’année 1877, la valeur des centimes additionnels avait gagné en proportion. Un tableau dans lequel la ville de Paris est comprise montre que les quatre contributions directes ont fourni à l’état, en 1871, 333 millions et aux communes, par l’addition des centimes, 109 millions,

  1. M. Camescasse, dans la publication sur 1881, dit que c’est la quatrième statistique annuelle éditée conformément aux résolutions de 1878. Il a suivi les modèles précédens : les tableaux concernant chaque département sont divisés par arrondissemens et par cantons. Ils contiennent les noms des communes, la population, la superficie, les revenus annuels à l’exception des centimes additionnels, des prestations et de la rétribution scolaire, enfin le nombre des centimes et dans chaque département la valeur du centime. Mais l’ensemble n’est indiqué nulle part, le travail de fa récapitulation totale reste à faire ; il faudrait l’extraire de la loi du budget général ou des arrêts rendus par la cour des comptes.