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populaire, celui de l’obligation de chemin de fer ; il espérait qu’en fixant le prix d’émission à 350 francs environ, il assurerait le succès de l’émission. On dit que les compagnies de chemins de fer se sont émues de ce projet et qu’un premier obstacle a surgi de leur opposition. De plus, il n’a pas été aussi facile qu’on le supposait de constituer un syndicat de garantie ; enfin le gouvernement a préféré que l’affaire fût renvoyée à janvier. Dans un mois, les tendances du marché seront peut-être meilleures, la confiance aura peut-être reparu. Quel effet désastreux aurait produit l’insuccès notoire d’une émission de titres du Crédit foncier ! Combien de temps aurait-il fallu laisser passer avant de proposer à l’épargne un papier nouveau, fût-ce un papier de l’état ! L’action du Crédit foncier, qui s’était relevée un moment à 1,350, a fléchi ensuite à 1,330.

On a recherché l’action de la Banque de France jusqu’à 5,400, à cause du coupon qui sera détaché dans quelques jours et dont on évalue le montant à 120 francs environ.

Les titres de presque toutes les sociétés de crédit ont faibli. La comparaison des cours d’hier avec ceux de la liquidation dernière accuse une baisse de 15 francs sur la Banque de Paris, de 17 francs sur la Banque d’escompte, de 20 francs sur le Crédit lyonnais, de 30 francs sur le Crédit mobilier, de 25 francs sur la Société foncière lyonnaise, de 2 francs sur la Société générale, de 7 francs sur la Banque franco-égyptienne, de 10 francs sur le Crédit mobilier espagnol.

Le Suez a fléchi de 40 fr. et la Part civile de 65 fr. Les recettes se maintiennent à un niveau élevé, mais il est question de grands travaux à effectuer, et les journaux anglais continuent à déclarer indispensable la construction d’un second canal. Le Panama reste immobile à 485 fr. Les nouvelles de l’isthme ne sont pas satisfaisantes ; il est trop évident que le climat est désastreux et que les travaux n’ont pu encore être sérieusement commencés.

La question du gaz est posée devant le conseil municipal ; un projet de traité entre la ville et la Compagnie est soumis à ses délibérations. Les actionnaires attendent avec confiance l’issue du débat, et l’action conserve avec fermeté le cours de 1,570.

Les actions des chemins français ont été complètement délaissées ; il en est de même des titres des chemins étrangers. Parmi les valeurs internationales, l’Unifiée, en grande faveur, s’est élevée à 360 ; le Turc et la Banque ottomane se sont bien tenus sur la nouvelle que l’entend était complète à Constantinople sur l’affaire de la régie des tabacs.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.