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BENVENUTO CELLINI
ET
JEAN DE BOLOGNE

Benvenuto Cellini a écrit sa vie de façon à ôter toute idée de la raconter après lui aux biographes des hommes célèbres et aux historiens de l’art. Ce serait, comme on dit, refaire l’Iliade après Homère. Qui tenterait l’amplification ou l’abrégé de la Vita ? Qui voudrait se substituer à ce diable d’homme? Qui serait téméraire au point d’opposer sa prose à ce style emporté, plein de feu et de mouvement, sa narration à ce vivant récit où Cellini se montre comme en un miroir avec son ardente passion pour l’art, son ivresse d’orgueil et ses accès de folie furieuse? Vasari lui-même, son contemporain, s’y est refusé. « Je ne parlerai pas davantage de Benvenuto Cellini, dit-il, car il a écrit sur sa vie avec beaucoup plus de méthode et d’éloquence que je ne saurais peut-être le faire. » Après avoir écrit le dernier chapitre de ses Mémoires, cet

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  1. Benvenuto Cellini, orfèvre, médailleur, sculpteur. Recherches sur sa vie, sur son œuvre et sur les pièces qui lui sont attribuées, par Eugène Plon, 1 vol. in-4o avec 90 eaux-fortes et héliogravures; Paris, 1883. E. Plon, éditeur.
    La Vie et l’œuvre de Jean Bologne, par Abel Desjardins, d’après les manuscrit» inédits de M. Foucques de Vagnonville, 1 vol. in-folio, 22 planches en héliogravures et nombreuses vignettes; Paris, 1883. A. Quantin, éditeur.