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proportion. La dépréciation causée par les événemens ne peut être mieux appréciée que par une comparaison, chiffre pour chiffre, des derniers cours de compensation sur les rentes et les plus importantes valeurs de spéculation avec les cours de clôture de la journée du 23 janvier, comparaison que nous établissons ci-dessous, la colonne de gauche indiquant les derniers cours de compensation :


Rente 3 pour 100 79.60 76. 80 - fr. 2.80
— amortissable 80. 20 77. 85 - 2.35
— 5 pour 100 115. 15 113. 95 - 1.20
Banque de France 5. 330 5. 110 - 220
Crédit foncier 1. 330 1. 212 ex-c. - 118
Banque de Paris. 1. 010 890 - 120
Banque d’escompte 542 520 - 22
Crédit Lyonnais 565 545 - 20
Crédit Mobilier 360 317 - 43
Société générale 585 550 - 35
Banque Franco-Égyptienne. 595 550 - 45
Chemin de fer de Lyon 1. 575 1.460 - 115
— du Nord 1. 895 1.715 ex-c. - 180
— du Midi 1. 175 1.005 ex-c. - 170
— d’Orléans 1. 260 1.185 - 75
Gaz 1. 540 1.485 - 75
Omnibus 1. 460 1.375 - 85
Suez 2. 260 2.020 - 249
Part civile 1. 575 1.355 - 220

Une reprise très vive s’est produite sur ces cours extrêmes, reprise due en grande partie à l’impression excellente causée par le succès éclatant qu’a obtenu l’émission du Crédit foncier. On sait que cet établissement offrait au public, le 25 janvier, 600,000 obligations foncières 3 pour 100 remboursables à 500 francs, rapportant 15 francs d’intérêt et émises à 330 francs. Le type adopté était exactement, on le voit, celui des obligations de chemins de fer. Or les nouvelles obligations foncières se présentaient à un cours que la comparaison avec les prix des titres similaires des chemins de fer a fait justement considérer comme exceptionnellement avantageux, et les capitaux de placement, en dépit des circonstances si fâcheuses au milieu desquelles se faisait l’opération, en dépit du désarroi de la Bourse et des inquiétudes qui s’étaient emparées de la masse générale des porteurs de valeurs mobilières, se sont jetés avec empressement sur l’offre qui leur était faite. On pouvait souscrire soit des titres complètement libérés, soit des obligations payables en trois versemens. Les prévisions les plus optimistes n’allaient pas au-delà d’une souscription en titres libérés s’élevant à la moitié ou aux deux tiers du montant total de l’emprunt. Il s’est trouvé que les demandes ont non-seulement dépassé cette proportion, mais dépassé même le chiffre des obligations mises en souscription, et atteint