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clé de la position qu’il faut occuper, et les piquets ennemis se sont repliés de ce côté en assez grand nombre ; mais ils reculent, sans résistance sérieuse, et la ligne de bataille est décidément tracée. Tandis que devant le front quelques cavaliers détachés, des deux armées échangent des coups de feu inoffensifs pour entretenir l’escarmouche, le duc d’Anguien donne ses ordres, indique aux maréchaux de camp et sergens de bataille la position des ailes de cavalerie, ainsi que les points où doivent être dirigées les deux colonnes d’infanterie qui se formeront concentriquement : celle de droite, « Picardie » en tête, fera vers la gauche en avant en bataille ; cette de gauche suivra « Piémont » pour faire vers la droite en avant en bataille[1]. Espenan commande la « bataille, » c’est-à-dire l’infanterie au centre ; La Ferté, la cavalerie de la gauche ; Gassion celle de la droite ; Sirot la réserve. Le général en chef a marqué sa place à la droite, entre l’infanterie et les troupes de Gassion. Son lieutenant-général occupe un poste semblable vers la gauche, près des escadrons de La Ferté.

Voici quelle est la disposition générale de l’armée française : au centre quinze bataillons en masse, de huit à neuf cents hommes chacun, disposés en échiquier sur deux lignes, avec intervalles assez larges pour permettre le jeu des réserves et le déploiement des lignes de feu ; l’artillerie (douze pièces) devant le front ; aux ailes, vingt-trois escadrons d’environ deux cents chevaux chacun, formant deux doubles lignes de colonnes ; avec trois escadrons en flèche à la droite et deux en observation à la gauche ; en réserve, trois bataillions et quatre escadrons intercalés ; en tout, dix-huit bataillons et trente-deux escadrons, donnant de vingt-deux à vingt-trois mille combattons, dont six ou sept mille cavaliers[2]. Le front, orienté du nord-ouest au sud-est et refusant la gauche, se développe à environ

  1. Ordre de bataille de l’infanterie (à Rocroy), original.
  2. Infanterie : 21 régimens et 8 compagnies royales formant 18 ainsi disposés ; au centre, de la gauche à la droite
    BATAILLE — ESPENAN

    GAUCHE : 1re  ligne. — Piémont. — Rambure. — Bourdonné ; Biascaras (1 bataillon)
    2e ligne. — Roll. (Suisse) — Langeron ; Brézé (1 bataillon) — Bussy ; Guiche (1 bataillon)
    DROITE : 1re  ligne. — Molondin (2e). Molondin (1er ) (Suisse). — Persan. — La Marine. — Picardie.
    2e ligne. — Gardes écossaises. — Watteville (1er ) (Suisse). — Vidame. — Vervins ; La Prée (1 bataillon)

    RESERVE. — SIROT.

    Harcourt. Aubeterre. Gesvres. (1 bataillon) — Watteville (2e) (Suisse)(. — 8 compagnies royales. (1 bataillon)
    Ces trois bataillons intercalés avec quatre escadrons (vide infra).

    CAVALERIE.

    Croates et fusiliers : 3 régimens (4 esc). — Gardes de M. le Duc : 1 comp. (1 esc). — Cavalerie : 21 régimens (25 escadrons). — Gendarmes : 6 comp. (2 esc.). Ensemble. : 24 régimens et 7 compagnies formant 32 escadrons, ainsi répartis, aux ailes :

    AILE GAUCHE. — : LA FERTE.

    En flèche : — Fusiliers (1re  et 2e).
    1re  ligne. — Guiche, (1er  et. 2e). La Ferté. (1er  et 2e). Beauvan (Liégeois). La Clavière. — (6 escadrons.)
    2e ligne. — Harcourt. Heudicourt. Marolle. X… (Gesvres ? ) Nétaf (étranger). — (5 esc.)

    AILE DROITE — GASSION.

    1re . ligne. — Sully. Coislin. Lenoncourt. Mestre de camp, général (1er  et 2e). Roya (1re  et 2e). — (7 escadrons.)
    2e ligne. — Vamberg (étranger). Leschelle (étranger). Sillart (étranger). Menneville. Roquelaure. (5 escadrons.)
    En flèche : — Gardes. Raab (Croates). Chack (Croates).

    RÉSERVE. — SIROT.

    Charost (1 esc.). Gendarmes de Longueville, de Guiche, de Vaubecourt, (1 esc). Gendarmes de la reine, Écossais, de Condé (1 ecc.). Sirot (1 esc.).
    Ces 4 escadrons intercalés avec. 3 régimens d’infanterie (vide supra).