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LA
PREMIERE CAMPAGNE DE CONDE
1643

IV.[1]
LE SECOURS D’ALLEMAGNE.


XIX. — GUERRE EN ALLEMAGNE. — GUÉBRIANT ET SES CAMPAGNES, DE 1639 A 1642.

Si une bataille perdue en Picardie, aux frontières de l’Artois ou du Hainaut, pouvait être un danger de mort pour la France, le triomphe définitif des Impériaux en Allemagne n’eût pas été moins fatal. La maison de Hapsbourg sortant victorieuse de la guerre de trente ans, ce n’était pas seulement le despotisme universel fondé en Europe, c’était la France renfermée, étouffée dans les plus étroites limites, menacée de convoitises, de revendications constantes, de démembremens périodiques, ramenée aux plus mauvais jours de la guerre de cent ans, ouverte à l’invasion. C’était Annibal ad portas[2]. N’avait-on pas vu en 1636 l’armée de l’empereur établie en Bourgogne, descendant sur Lyon par la vallée de la Saône,

  1. Voyez la Revue du 1er  et du 15 avril et du 1er mai.
  2. « Le roi de Hongrie étant à Brisach, Annibal est ad portas. » (Mémoire adressé par Richelieu à Louis XIII, 14 octobre 1636.)