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de la célébrité dans la typographie parisienne ; si son règne n’est pas fait de douceur et de mansuétude, elle a l’apparence trompeuse.

Une petite porte basse qui pendant le jour n’est jamais fermée, comme si l’on craignait que la souffrance n’entrât pas assez vite ; un jardin en contre-haut soutenu par un mur de pierres meulières, jardin trop nouveau pour avoir déjà de l’ombrage ; les arbres, — qui pousseront, — sont actuellement remplacés par un hangar à l’abri duquel les incurables peuvent s’asseoir et s’envelopper d’air sans craindre le vent et les rayons du soleil. Au bout du jardin, l’hospice, vaste bâtiment construit de matériaux simples et solides, ouvert de larges baies, comme il convient à la demeure des maladies ; l’orientation est bonne ; si l’on montait sur les toits, on apercevrait les coteaux de Passy, les verdures du bois de Boulogne et le Mont-Valérien. Au-devant de l’hospice, semblable à la guérite d’une sentinelle avancée qui a repris son poste de combat, le chalet, le petit chalet roulant, annexe de la maison primitive, souvenir de la vieille école où l’on campa d’abord, que l’on a démonté et remonté ; il fait bonne figure et n’a point souffert dans son voyage. Aujourd’hui, c’est le cabinet de la supérieure et le parloir où l’on reçoit les visites ; aux murailles, deux bons portraits de Mme Lechat et de Mme Jousset, le Christ d’après Titien, Sainte Monique et Saint Augustin d’Ary Scheffer, le Repos en Égypte et la croix d’argent, la croix d’uniforme, qui est le seul emblème qui distingue les Dames du Calvaire lorsqu’elles sont de service. La maison est intelligemment distribuée, aérée, lumineuse, bien faite pour l’objet qu’elle doit remplir. Les couloirs de dégagement sont spacieux et l’on peut y circuler sans troubler le repos des malades. Une officine avec un grand fourneau pour les préparations pharmaceutiques et des lavabos qui ne sont que trop indispensables aux infirmières ; à côté s’ouvre la pharmacie, où je remarque un meuble en bois blanc et à tiroirs ; sur chaque tiroir, un nom ; c’est là que les dames agrégées serrent le tablier d’hôpital ; je lis des noms dont la plupart sont dignes d’être criés par un héraut d’armes[1]. En face ou à peu près s’étend

  1. Mme Jousset, comtesse de Lastic, comtesse de Rayneval, comtesse Clary, de Barruel, de Bonval, Ravaut, comtesse de Beaulaincourt, Belly, Hugoulin, de Chevrigny, vicomtesse de Thoisy, duchesse d’Uzès, Boistel, comtesse Lafond, comtesse de Biron, comtesse de Vibraye, marquise de Broc, comtesse de Poutgibaud, Trouillet, comtesse de Briançon, Servolle, Gounelle, baronne de Gaujal, Pradhon, Pichon, comtesse de La Haye, comtesse de Beaurecueil, vicomtesse de Lastic, comtesse de Bonneval, Gariod, Saglio, Tissier, Sanné, de Barras, Bouchard, Bommard, de Contenson, comtesse Cornudet, princesse d’Hénin, d’Assailly, Boulu, de Vaublanc, baronne d’Ortès, Wallaert, d’Eudeville, Philipon, comtesse de Chabannes, comtesse de Saint-Phal, de Jouvencel, marquise de Ferrière, Épinette, baronne de Laroche-Poncier, Antheaunie, de Montéage, Le Cordier.