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Fermat, au moment de tout maximum, la variation devient nulle. La vitesse étant un instant constante, les forces mouvantes font équilibre aux forces résistantes, et si les premières deviennent invariables, les secondes l’étant, par hypothèse, l’équilibre ne sera plus troublé. La vitesse restera constante, mais elle ne sera pas celle que l’on désire. Pour revenir à la vitesse normale et y rester, il suffira d’ouvrir ou de fermer, pendant un instant, une valve, distincte de celle que fait agir le régulateur, c’est là le point essentiel, en mettant fin à son action dès qu’on aura atteint la vitesse désirée, qui se maintiendra jusqu’à l’intervention d’une cause perturbatrice exigeant une manœuvre nouvelle.


II.

M. Marcel Duprez, dans une courte note adressée à l’Académie des sciences, avait indiqué, sans s’étendre sur le détail, pour l’étude des gaz de la poudre, l’application du principe nouveau proposé pour la mesure des pressions variables. Le corps de l’artillerie de marine entendit l’appel. Une commission présidée par le général Frébault fit construire, sur les dessins de M. Deprez, un appareil très délicat, dont l’étude formait tout son programme. Les ressources mises à sa disposition, les louanges éclairées de collaborateurs d’élite et la flatteuse confiance de la commission, stimulèrent le jeune inventeur. Abordant la question sous toutes ses faces, il proposa d’ingénieuses conceptions et, pour chaque problème, des solutions variées, adoptées en principe, et mises sans retard à l’étude. Le savant colonel Sebert, chef d’escadron alors et rédacteur des travaux communs, dans les comptes-rendus publiés à plusieurs reprises par le Mémorial de l’artillerie de marine, signale expressément, avec une sincérité digne de ses talens, le rôle prépondérant de M. Marcel Deprez. Qu’on me permette ici une réflexion que je ne veux pas taire.

Le corps de l’artillerie de marine, attentif aux progrès die la science, exécute, depuis plus de trente ans, les travaux techniques les plus admirés. De laborieux et savans officiers, dignes de leurs chefs, y associent leurs noms à ceux du colonel Sebert et des généraux Trébault et Virgile ; leurs annales, publiées pour notre armée seulement, sont lues dans toute l’Europe et consultées utilement par les représentans de la science pure.

Ce corps d’élite, cependant, est recruté, personne ne l’ignore, parmi les derniers élèves de l’École polytechnique. Nos derniers élèves sont donc excellens; ils aiment, ils respectent, ils cultivent