Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 60.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trésor et la garantie de l’état au service des compagnies, permît d’achever aussi promptement que possible des travaux très considérables et de supporter les déficits de l’exploitation des nouvelles lignes, sans qu’il en résultât une charge excessive pour les budgets futurs et sans que la prospérité des compagnies fût compromise. — C’était bien là, dans ses traits généraux, le système qui avait été appliqué pour la construction du deuxième réseau ; mais l’entreprise devait être en 1883 beaucoup plus complexe qu’elle ne l’avait été en 1859 ; car on allait d’un seul coup attribuer ou imposer à des compagnies, qui déjà paraissaient surchargées, la concession de plusieurs milliers de kilomètres; l’intérêt politique commandait de procéder immédiatement à cette répartition de travaux, et, au point de vue financier, il était aussi aisé de prévoir que difficile de calculer les pertes annuelles de l’exploitation si démesurément agrandie. Quelques chiffres sont ici nécessaires, afin d’indiquer avec précision l’état de nos voies ferrées à la veille des traités.

Au 31 décembre 1882, le réseau des chemins de fer d’intérêt général, pour la France continentale, se composait de 40,782 kilomètres, ainsi répartis :


¬¬¬

Chemins de fer concédés aux six grandes compagnies 23,040 kilomètres.
Chemins de fer concédés aux compagnies secondaires et de ceinture 1,293 «
Réseau de l’état 2,622 »
Chemins de fer non concédés 13,827 »
Total 40,782 kilomètres.


Sur ce chiffre, 26,330 kilomètres étaient en exploitation et 5,650 en construction ; 4,551 kilomètres étaient déclarés d’utilité publique, mais non encore commencés; 4,251 attendaient encore la déclaration d’utilité publique.

Les six grandes compagnies étaient sur le point de terminer la totalité des lignes qui leur avaient été concédées; sur 23,040 kilomètres de concession, elles en exploitaient 21,194 ; il ne leur restait à achever que 1,846 kilomètres, dont les trois quarts étaient en construction. De même pour le réseau concédé aux compagnies secondaires, pour les lignes de ceinture et pour le réseau de l’état : sur les 3,915 kilomètres formant le total de ce qui leur était attribué, 3,193 étaient en exploitation ; le reste, en construction ou à la veille d’être entrepris.

Il n’en était ainsi pas de la catégorie des chemins de fer non concédés, lesquels se composaient de 13,827 kilomètres, dont voici le détail :