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ÉTUDES DIPLOMATIQUES

LA PREMIÈRE LUTTE DE FRÉDÉRIC II ET MARIE-THÉRÈSE
D’APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX



I

LA RETRAITE DE PRAGUE[1]



III.

Au bout de quelques jours d’une cruelle attente, les malheureux assiégés apprirent par les instructions venues de Versailles que le roi et la France ne voulaient désespérer encore ni de leur fortune ni de leur courage. Soit, en effet, que l’héritier de Louis XIV eût conservé au fond de son cœur quelque chose de la fermeté magnanime qu’avait souvent déployée son aïeul, soit qu’il y ait dans une vieille monarchie depuis longtemps glorieuse une tradition de grandeur qui prévient même la pensée de certaines faiblesses, la décision du cabinet fut empreinte de plus de résolution qu’on n’en aurait pu attendre des mains débiles qui y présidaient. Le fait est d’autant plus remarquable qu’à l’annonce de cette nouvelle déconvenue, l’effarement à Versailles comme à Paris fut universel. Ce fut le pauvre Maillebois, surtout, contre lequel s’éleva

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.