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LA



CHINE ET LES CHINOIS



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I.
LA FAMILLE. — RELIGION ET PHILOSOPHIE. — LE MARIAGE. — LE DIVORCE. — LA FEMME.



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Je n’ai pas besoin de dire quelles ont dû être mes stupéfactions au fur et à mesure que je m’introduisais plus avant dans les mœurs de l’Occident. Non-seulement les questions qui m’ont été posées révélaient la plus étrange ignorance, mais les livres mêmes qui avaient la prétention de revenir de Chine racontaient les choses les plus extravagantes.

Si l’on se contentait de dire que nous sommes des mangeurs de, chiens et que nous servons à nos hôtes des œufs de serpent et des rôtis de lézard, passe encore ! Je ne verrais pas non plus un grand inconvénient à ce qu’on prétendît que nous ; sommes des polygames, — il y en a tant d’autres, — et que nous donnons nos enfans, — nos chers petits enfans ! — en nourriture à des animaux… dont le nom m’échappe en français : il y a des excentricités d’une telle nature qu’il est inutile de s’en alarmer ; il suffit de rétablir la vérité.

En toutes choses il y a le vraisemblable et l’invraisemblable ; et, il faut savoir distinguer entre les enfantillages et les choses sérieuses, entre l’erreur et le parti-pris. Je n’ai pas tardé à reconnaître que