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aux administrations de chemins de fer, aux chambres de commerce, aux journaux, à toutes les personnes réputées compétentes sur les questions économiques et commerciales, et avis fut donné par la voie de la presse que quiconque en exprimerait le désir serait admis à déposer devant la commission ou à lui adresser un mémoire écrit.

Le questionnaire était divisé en onze chapitres ; il embrassait toutes les questions qui peuvent être soulevées à propos des chemins de fer, à savoir : l’organisation et l’administration des compagnies, le matériel fixe et roulant, le transport des voyageurs et des marchandises, les dépenses d’exploitation et d’entretien, les tarifs, le contrôle du gouvernement, l’exploitation des chemins de fer de l’état, par l’industrie privée et par l’état lui-même en Piémont et dans la Haute-Italie, l’examen des conventions proposées par les cabinets Minghetti et Depretis, enfin les observations générales, théoriques et pratiques, auxquelles peut donner lieu l’administration des chemins de fer. Un questionnaire spécial, divisé en cinq chapitres, fut consacré au rôle des voies ferrées en temps de guerre, à l’utilisation du matériel roulant par l’armée, aux règlemens à établir pour assurer et accélérer la mobilisation, enfin à la formation et à l’instruction d’un personnel militaire.

Un questionnaire aussi étendu provoqua un nombre considérable de réponses écrites et même imprimées. La commission recueillit, en outre, des renseignemens très détaillés sur l’organisation des chemins de fer dans divers pays étrangers, particulièrement en France, en Angleterre, en Hollande, en Belgique et en Allemagne, afin de pouvoir comparer les résultats que donnent, en Europe, l’exploitation par l’industrie privée et l’exploitation par l’état. Enfin elle se transporta successivement dans vingt-six villes d’Italie, de Sicile, et de Sardaigne et tint soixante-quinze séances publiques, et, en outre, quatorze séances secrètes, consacrées à l’examen de questions délicates et qui touchaient à des intérêts privés. Les procès-verbaux des séances publiques étaient immédiatement livrés à l’impression et distribués comme l’avait été le questionnaire lui-même, afin de provoquer les rectifications et les contradictions. Quand la commission eut clos l’enquête, elle consacra cinquante-trois séances privées à en discuter les résultats et à formuler ses conclusions.

Les procès-verbaux des séances publiques ont été réunis : ils ne forment pas moins de trois gros volumes in-4o. Comme le nombre des témoins entendus est fort grand et que les mêmes questions ont été envisagées très diversement par eux, il eût été fort malaisé et fort long de rechercher dans ces procès-verbaux les opinions exprimées sur les points principaux de l’enquête : les documens écrits