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veut lutter contre la concurrence du Saint-Gothard, nous en avons indiqué la meilleure manière, qui consiste principalement à chercher tous les moyens d’arriver à la modicité du prix des transports, surtout par l’abaissement des tarifs et l’établissement de tarifs communs, internationaux ou de transit, réduits au minimum. Nous en avons donné quelques exemples ; on pourrait les multiplier. Enfin, il faut achever tous nos canaux, améliorer nos ports, nos rivières, compléter nos voies ferrées, non par ces grands tunnels gigantesques, de longueur interminable, hérissés de difficultés, qui enterrent des centaines de millions que les états aujourd’hui ne peuvent ou ne veulent plus donner, mais par des embranchemens, des raccordemens de moyenne longueur en plaine ou de faible pente, et qui vont partout chercher le fret sans grandes dépenses et sans grande peine. Il faut aussi développer notre industrie en multipliant les écoles d’arts et métiers, en fortifiant l’enseignement technique, en introduisant les procédés les plus perfectionnés dans nos usines, nos fabriques, nos manufactures, ce qui est un moyen d’abaisser les prix de revient sans toucher aux salaires. A l’étranger, il nous faut établir partout, ou au moins dans les plus grands centres, où nous avons des résidens stables assez nombreux, des chambres de commerce, et mieux organiser nos consulats, nos écoles de commerce, nos sociétés de géographie, d’une manière plus libérale, plus pratique et plus progressive. Tout cela se relie à la question des échanges et à celle des transports, en un mot, à celle du travail industriel national, que nous résoudrons par tous ces moyens, et non en cherchant encore à percer de grands tunnels dans les Alpes, quand il y en a déjà quatre d’ouverts, dont un n’a été fait que pour arriver en quelque sorte à diminuer ou troubler à tout le moins notre commerce extérieur,


L. SIMONIN.