Une des choses les plus pénibles qui puissent assombrir la vie d’un enfant, c’est le spectacle quotidien des discordes d’un père et d’une mère qui tous deux lui semblent dignes de son affection et que des divergences d’idées ou de goûts, pour lui incompréhensibles, mettent devant lui, et souvent à cause de lui, aux prises l’un avec l’autre. L’enfant s’en attriste, et, pour peu qu’il ait le cœur bien placé, il s’interdit de chercher lequel a raison, il se défend de faire un choix entre eux, il refuse de prendre parti pour l’un contre l’autre. En entourant sa mère de ses caresses, l’adolescent ne se permet pas de condamner son père. Il cherche à se persuader qu’entre eux il n’y a que des malentendus passagers, qu’ils sont trop bons et trop nobles tous deux pour ne