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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 septembre.

Les parlemens ont leurs vacances, la vie publique a ses trêves momentanées ou apparentes, les affaires du temps ne suivent pas moins leur cours à travers les incidens de tous les jours, les surprises et les vaines querelles. Les grandes affaires se mêlent aux petites, la marche des choses ne s’interrompt pas, et à l’heure même où nos ministres sont en voyage, où M. le président de la république se repose dans sa Franche-Comté, il reste toujours pour la France le point obscur et lointain vers lequel les regards se tournent avec une impatiente curiosité ; il y a cette question de Chine, qui n’est pas sans doute en péril sous la protection de nos soldats, de nos marins, qui ne s’éclaire pas cependant, qui ne cesse pas d’être une énigme et une obsession.

Est-ce un calcul de diplomatie pour laisser à la Chine le temps de réfléchir, de se rendre devant la nécessité qui la presse ? Est-ce insuffisance des moyens mis à la disposition des chefs militaires chargés de l’honneur et des intérêts de la France ? Toujours est-il que ces affaires chinoises ont quelque peine à se débrouiller, à se décider ; elles ne s’engagent un peu vivement que pour s’arrêter presque aussitôt. Il n’y a qu’une chose parfaitement claire et heureusement rassurante, c’est que lorsque le drapeau de la France est remis aux mains d’un vaillant homme comme M. l’amiral Courbet et de ses intrépides équipages, le succès n’est pas douteux. Notre marine n’avait pas eu depuis bien des années l’occasion de paraître avec éclat ; elle vient de montrer qu’elle restait digne de son passé et du pays, qui l’entoure de