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est à la fois littéraire et technique ; de vastes terrains et de magnifiques collections annexées à l’établissement donnent sous ce rapport toutes les facilités possibles.

Grâce à ces efforts, qui tendent tous au même but, grâce aussi aux chemins de fer, qui aujourd’hui la sillonnent dans toutes les directions, la Sicile a fait, depuis 1860, des progrès prodigieux. Des terrains, qui jusqu’alors étaient à l’état de landes, sont aujourd’hui transformés en vignes ou en orangeries et loués sur le pied de 500 à 1,000 francs par hectare. Le commerce a suivi une marche analogue, et de toutes parts la prospérité se développe avec rapidité.


IV

Un relevé du cadastre fait en 1854 donnait pour les principales cultures de la Sicile les contenances suivantes :


Terres labourables 1,393,000 hectares.
Pâturages 594,000
Vignes 145,000
Bois 68,000
Orangeries et arbres divers 15,000
Sumacs 10,000
Terres improductives 66,000
Cultures diverses, jardins, chemins, rivières, maisons, etc………. 335,000
Total 2,626,000 hectares.


La proportion s’est sensiblement modifiée depuis lors ; les vignes et les orangeries ont dû prendre une plus grande extension, tandis que presque tous les bois ont été détruits et se sont transformés en pâturages et en terrains improductifs. S’ils ne sont plus absolument exacts, ces chiffres n’en donnent pas moins une idée assez générale de l’importance relative des diverses productions de l’île. Ce sont les terres labourables qui sont les plus étendues, et de fait, c’est la culture du blé et de ses annexes qui constitue encore aujourd’hui la base fondamentale de l’agriculture sicilienne. Ce n’est pas qu’elle y soit prospère, car le blé donne à peine cinq à six fois la semence, mais elle est dans les habitudes. La production du blé, en Sicile comme partout, dépend de la quantité d’engrais dont on peut disposer et, par conséquent, de la quantité de bétail qu’on élève. Celui-ci est assez nombreux, mais il est chétif, et, faute d’une nourriture suffisante et substantielle, il ne donne qu’une