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trouve le guano, la nacre, la perle » et sur les côtes du Nord, on pêche le trépang, la hêche de mer ou holothurie, si recherchés des Chinois.

L’intérieur de ce continent était inconnu hier, comme l’était le centre de l’Afrique, de l’Asie ou des deux Amériques, et comme ceux-ci il a eu ses grands explorateurs. Un hardi voyageur, Mac-Douall Stuart, traversa l’Australie de part en part en 1861-62, en allant du golfe de Spencer, dans l’Australie du Sud, au golfe de Van-Diemen, dans l’Australie- du Nord. Deux autres courageux colons, Burke et Wilkes, en 1861, partirent du golfe de Carpentarie pour explorer le continent australien du nord au sud. Ils ne purent arriver au terme de leur pénible voyage et moururent de faim au pied des monts Flinders, dans l’Australie du Sud, au moment où l’on venait à leur secours et où ils allaient joindre le but. La ville de Sydney a élevé nue statue à ces nobles victimes de la science, La route tracée par Mac-Douall Stuart est celle que suit la ligne télégraphique transcontinentale d’Australie, d’Adélaïde à Port-Darwin.

D’autres explorateurs, Giles en 1872, Gosse en 1873, ont aussi parcouru l’Australie centrale assez heureusement. Tous les itinéraires ont confirmé que l’intérieur de ce continent était à peu près infertile. Il y a là des déserts de sable, des lacs desséchés, et les cours d’eau vont se perdre dans des lagunes intérieures ; ils sont le plus souvent à sec. Cependant, il y a encore ça et là des espèces d’oasis, de vastes champs de pâturage. La population aborigène y est très clair-semée, et il sera difficile de coloniser, même au moyen de l’élève du bétail, cette vaste étendue de terre.

L’Australie » comme la Nouvelle-Zélande et Madagascar, a une flore et une faune spéciales. Dans la flore, c’est d’abord l’eucalypters, puis les fougères arborescentes, les zamias, les acacias, les casuarinas et des conifères qui rappellent les plantes fossiles, de l’époque houillère. Dans la Nouvelle-Zélande, on relève aussi une végétation spécule, le phormium tenax, dont on tisse les fibres, et le kauri, sorte de pin, qui donne une gomme et un bois recherchés.

Dans le règne animal, il y a l’ornithorynque, tenant à la fois des oiseaux, des poissons et des mammifères, et les marsupiaux, kanguroos, opossums, le dingo ou chien sauvage, terreur des squatters, dont il dévaste les troupeaux. Tous ces animaux différens entièrement par leur forme et leur organisation des animaux des autres continens. La lyre, dont les plumes de la queue prennent la forme d’une lyre, l’aptéryx, l’ému ou casoar, sorte d’autruche, l’ara ou cacatois r le cygne noir, l’oiseau de paradis, sont aussi