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voyages. La Liguria est arrivée de Melbourne à Londres en trente-trois jours, au mois d’avril dernier. On a ainsi expédié à Londres, dans les neuf premiers mois de 1884, 444,500 moutons, soit 592,600 pour l’année, ce qui double les arrivages des marchés à bestiaux de Londres. Victoria, la Nouvelle-Galles du Sud, Queensland, l’Australie du Sud et la Nouvelle-Zélande prennent la plus grande part à ce curieux commerce, qui grandit étonnamment.

En somme, Melbourne exporte et importe les mêmes produits que Sydney. Elle reçoit 2,952 navires, jaugeant 1,901,306 tonneaux. Le port est vaste ; les bassins sont magnifiques, munis de grues mécaniques, entourés d’entrepôts pour les marchandises. La ville est monumentale, bien tracée. Elle a un jardin botanique, un hôtel des monnaies. En 1880-81, il s’est tenu une exposition universelle internationale à Melbourne, qui a eu encore plus de succès que celle de Sydney.

Le commerce extérieur de Victoria se chiffre, en 1882, par 875 millions de francs, partagés par moitié entre l’importation et l’exportation ; c’est 75 millions de moins que pour la Nouvelle-Galles du Sud. Celle-ci attribue cette différence en sa faveur au système protectionniste adopté par Victoria. En 1883, le commerce de Victoria est même descendu à 854 millions.

Les importations comprennent principalement les lainages, le bétail vivant, le sucre, le cuivre, le fer, le coton, le papier, le cuir, les vêtemens confectionnés, la mercerie, le thé ; et les exportations, la laine, le blé et la farine, les peaux, le suif, les viandes, l’or, le cuivre, l’étain. On expédie 100 millions de livres de laine, valant 135 millions de francs. Du 1er juillet 1883 au 30 juin 1884, c’est 333,000 balles. Le commerce a lieu principalement avec la Grande-Bretagne, les colonies australiennes, les autres colonies britanniques, les États-Unis.

Le mouvement de la navigation comprend 4,191 navires, jaugeant 2,180,000 tonneaux, montés par 103,738 marins.

A Victoria, il n’y a pas d’église d’état, et, depuis 1875, l’état ne donne aucune assistance en argent à aucune religion. Auparavant, on distribuait annuellement, outre le revenu général, 1,250,000 francs aux églises chrétiennes, quelles qu’elles fussent. Il y avait alors dans Victoria 73 pour 100 de protestans, 24 pour 100 de catholiques romains, 1/2 pour 100 d’israélites.

Il y a à Victoria une université instituée par un acte de la législature en 1853 et par une charte royale en 1859, et qui distribue des grades, avec deux collèges affiliés, et en outre les écoles de l’état et les écoles privées. Le système d’instruction publique, depuis 1873, est laïque, obligatoire et gratuit pour les élèves de six à quinze