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principalement avec l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Galles du Sud. Avec ces deux colonies, les communications sont régulières et fréquentes ; la malle du Pacifique, qui part de Sydney, touche à Auckland et aux Fidji et va de là aux Sandwich et à San-Francisco. En 1882, les importations ont dépassé 7 millions 1/2. On importe des draps, de la quincaillerie, des viandes conservées, des bois de construction, de la bière ; des chaussures, des vins, des liqueurs, de l’huile, du savon, et l’on exporte le coton, le sucre, le café, le maïs, l’huile de palme et de coco, les arachides, le trépang. L’exportation de ce dernier article, qui se fait principalement pour la Chine, est de 4,000 livres, valant une centaine de mille francs.

Le mouvement de la navigation a été, en 1880, de 307 navires, jaugeant 65,622 tonneaux. Le tonnage s’est élevé à 71,112 tonneaux en 1881 et à 87,525 en 1882.

La navigation locale et le cabotage comprennent 72 schooners ou cutters de 50 à 100 tonneaux, et 50 chaloupes ou pirogues, pontées ou non, de 5 tonneaux et au-dessous.

Les îles Fidji font désormais partie de l’Australasie et ont été représentées à la convention internationale de 1883 à Sydney. Elles sont appelées à un brillant avenir, surtout par le percement prochain de l’isthme de Panama. Bien qu’elles soient restées ce qu’on appelle une colonie de la couronne, les Australiens, en leur faisant accueil lors de la convention de Sydney, ont proposé de réserver uniquement ce titre aux prochaines annexions qu’ils préparent dans le Pacifique avec tant d’entrain, et, en même temps, hélas ! tant de jalousie et d’animosité contre la France.


VI. — LA CONFÉDÉRATION AUSTRALASIENNE.

L’Australie s’est toujours émue de notre système de transportation en Nouvelle-Calédonie inauguré en 1864, et elle a pris ombrage du projet qu’aurait maintenant la France d’y reléguer ses récidivistes. Les transportés et les libérés s’échappent de Nouméa, nous dit-on, débarquent à Brisbane, Sydney, Melbourne, y sèment le désordre, le vol, l’assassinat. Les Australiens ne veulent pas que la transportation soit continuée en Nouvelle-Calédonie, ni surtout que nos récidivistes y soient relégués. Ils savent ce qu’on souffre du voisinage des convicts, et ils en ont trop pâti. Ils indiquent à la France pour la relégation de ses criminels la Guyane et nos autres colonies, et, au besoin, ils lui proposent une chose que la France ne saurait admettre, parce que c’est une offre de Gascon, c’est-à-dire l’échange, le troc entre la France et l’Angleterre de la Nouvelle-Calédonie contre les îles Falkland. Ce sont là nos anciennes Malouines, où Bougainville, en 1763, amena une colonie de braves marins de Saint-Malo.