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trésorier colonial et commissaire des douanes pour la Nouvelle-Zélande. L’Australie de l’Ouest avait envoyé son géomètre en chef ou surveyor general. Enfin, pour Fidji, on avait invité un représentant de cette colonie.

Le premier, de la Nouvelle-Galles du Sud, avait été élu président, et la convention avait ouvert ses séances le 3. Le lendemain, elle avait voté à l’unanimité, — nemine contradicente, — une série de résolutions en faveur des annexions projetées, entre autres celles de la Nouvelle-Guinée, de l’archipel de la Nouvelle-Irlande et de la Nouvelle-Bretagne, des îles Salomon, en un mot, de toutes les îles encore inoccupées dans ces lointaines mers. Le 5, des résolutions étaient prises par lesquelles on protestait contre toute annexion étrangère des îles de l’Océan-Pacifique, sud et équatorial. On demandait expressément l’incorporation dans l’empire colonial britannique, et par conséquent dans l’Australasie, de la Nouvelle-Guinée et de toutes les îles et archipels avoisinans, sauf pour la Nouvelle-Guinée, la partie occidentale, que se sont réservée depuis longtemps les Hollandais.

La convention en appelait au contrôle exclusif de l’Angleterre sur les Nouvelles-Hébrides, voisines de la Nouvelle-Calédonie, oubliant que, depuis 1878, une sorte de contrat tacite nous lie avec l’Angleterre pour l’occupation indivise ou plutôt pour l’exploitation de ces lies. En outre, le congrès protestait hautement contre le malencontreux projet de la France de transporter et d’interner les récidivistes dans la Nouvelle-Calédonie, et il invitait le gouvernement anglais à user de tous les moyens possibles pour empêcher l’exécution de ce projet.

Le 7 décembre, avant la clôture de la convention, on rédigea les articles d’un acte de confédération australienne, qui devait être plus tard soumis à l’acceptation du gouvernement britannique, et qui portait sur l’établissement d’un conseil fédéral d’Australasie, lequel devait délibérer sur toutes les matières d’intérêt commun partout où une action uniforme serait désirable, sans s’immiscer aucunement dans les affaires intérieures de chacune des colonies telles qu’elles sont réglées par leurs législatures respectives ; le conseil fédéral prononcerait et ferait des lois spéciales. Le conseil tiendrait une session au moins tous les deux ans. Chaque colonie y serait représentée par deux délégués choisis par sa législature et les colonies de la couronne par un délégué. La première session du congrès se tiendrait à Hobart, en Tasmanie.

Le conseil aurait une autorité législative sur toutes les possessions australiennes, sur tous les navires britanniques naviguant entre ces possessions, eu égard aux relations de l’Australasie avec les îles du Pacifique et aux mesures de prévention contre