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ressources de la réserve. Les Chemins espagnols ont été bien tenus, sans changement de prix. Les Méridionaux, dont le dividende pour 1884 est de 32 francs, se rapprochent peu à peu de 700 francs.

Le Suez a été l’objet d’un gros mouvement de reprise. L’action n’a pas gagné moins de 90 francs en quinze jours. Les travaux de la commission internationale pour le règlement de la neutralisation du canal sont fort avancés et tout permet de penser qu’ils aboutiront à un résultat définitif, malgré l’opposition des délégués anglais sur la question de contrôle et de surveillance. La spéculation qui s’est reportée sur cette valeur fait valoir l’accroissement notable des recettes, malgré les réductions de tarifs, et la probabilité de larges plus-values pendant le second semestre de 1885. Les acheteurs se sont déclarés en outre très satisfaits du chiffre du dividende pour 1884, qui a été fixé le 20 courant et qui n’est inférieur que de 1 fr. 50 à celui de l’année dernière. La réserve atteignant 6,250,000 et dépassant le minimum statutaire, il n’a été besoin de prélever aucune somme sur les bénéfices de cette année pour la grossir.

L’action et les obligations de Panama sont sans changement. La fermeté du cours est tout au moins la conséquence d’un excédent de classement des titres.

Les valeurs industrielles sont très négligées, mais sans que cet abandon de la spéculation tourne au préjudice des prix. Les Voitures restent au-dessus de 600, le Gaz à 1,460, les Allumettes à 630, le Télégraphe de Paris à New-York à 150, la Transatlantique à 490, les Messageries à 600. Ce sont, à très peu près, les mêmes cours qu’à la fin de la première quinzaine de mai. La Franco-Algérienne a monté de 20 francs sur l’impression assez satisfaisante des communications faites à la dernière assemblée.

Les variations ont été toujours aussi insignifiantes sur les titres des sociétés de crédit. La Banque de France, dont les bénéfices sont en diminution sur l’année précédente, maintient cependant ses cours. Le Crédit foncier et la Banque de Paris donnent seuls lieu à quelques affaires. Les autres valeurs sont abandonnées aux négociations fort peu actives du comptant. La Banque ottomane a subi plusieurs fluctuations de 530 à 540, dépendant des hypothèses que fait la spéculation au sujet du dividende probable de cette société ; ce dividende ne sera fixé que dans le courant de juin.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.