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Quelques émissions ont eu lieu pendant la quinzaine sur le marché allemand : du 3 1/2 pour 100 consolidé prussien à 99 pour 100, des obligations des chemins Lombards et des actions du réseau italien des chemins de fer de la Méditerranée. Ces derniers titres étaient offerts au public avec une prime de 20 pour 100 ; la souscription, disait-on d’abord, avait échoué, et cette nouvelle avait eu quelque influence sur la tenue des valeurs internationales. On a su depuis que l’émission avait été plus que couverte, bien que les prix aient fléchi immédiatement au-dessous du taux d’émission.

L’Italien, qui avait atteint 98 avant le détachement du coupon, a varié de 95 à 95.50, dernier cours. Le Hongrois, plus heureux, a regagné à 80 1/2 une fraction de son coupon. Sur l’Extérieure, des rachats ont eu lieu à la fin de la semaine, malgré l’intensité de l’épidémie et les pertes qui en découleront pour le trésor. Le Turc, faible depuis la liquidation, s’est raffermi jeudi, passant brusquement de 16.25 à 16.60. La Banque ottomane, du même coup, a repris de 520 à 528. L’Unifiée se tient solidement à 329. Les intentions du cabinet Salisbury à l’égard de l’Egypte sont encore mal définies, et la question traînera longtemps. Il n’y a pas d’ailleurs à s’inquiéter des menaces de banqueroute que lancent de temps à autre des dépêches du Caire. Les chambres françaises ont ratifie les conventions, mais il manque encore la ratification de plusieurs parlemens sur le continent. L’Angleterre cherchera sans doute à obtenir l’assentiment des puissances pour que l’émission de l’emprunt de 9 millions de livres sterling, sur le produit duquel doivent être payées les indemnités d’Alexandrie, puisse avoir lieu avant cette ratification.

Le marché des titres des établissemens publics est de plus en plus terne et délaissé. On en peut dire autant de celui des Actions de chemins de fer, tant français qu’étrangers. Les recettes sont toujours médiocres chez nous, meilleures en Espagne. Mais là toute velléité de hausse est entravée par la crainte des conséquences économiques de l’épidémie.

Le Suez a commencé à regagner le dividende détaché le 6 courant, malgré la faiblesse relative du rendement du trafic et l’ajournement des négociations pour la neutralisation du canal. Le Gaz a fléchi aux environs de 1,500 francs, les bruits d’entente avec la ville ayant été reconnus tout au moins fort prématurés.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.