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Le calme qui règne sur le marché des fonds étrangers est fait pour corroborer cette opinion. Les Consolidés, à Londres, avaient longtemps à l’avance escompté l’effet du règlement pacifique de la question afghane. Ils se tiennent complètement immobiles à 100 1/16. L’Italien ; qui a eu, il est vrai, sa hausse le mois dernier, se tient près du cours rond de 96 francs sans pouvoir le dépasser. Le Hongrois a plutôt légèrement fléchi sur le dernier cours de compensation. L’Extérieure, ce qui est assez naturel, n’a pu reconquérir les prix antérieurs à l’incident des îles Carolines, et c’est déjà merveille de la voir, dans les circonstances actuelles, se maintenir aux environs de 57. L’Unifiée, qui se transforme en valeur de placement à mesure que la situation se régularise et se consolide en Égypte au point de vue financier et politique, a gagné à peine 2.50 à 335. Le Turc se maintient avec fermeté, bénéficiant même d’une avance de 0 fr. 17, bien que la mission de sir Drummond Wolff, à Constantinople, ait perdu beaucoup de son importance depuis la conclusion de l’affaire afghane et l’entrevue des empereurs d’Autriche et de Russie.

Parmi les valeurs, on ne voit guère que le Suez qui ait subi l’influence de la hausse des fonds publics. La reprise sur l’action est de 25 francs depuis le 2 septembre. Les actions des Chemins français sont toujours aussi solidement tenues, mais leurs cours ne progressent pas, et il en sera de même sans doute aussi longtemps qu’une amélioration sensible ne se produira pas dans les résultats de l’exploitation. La diminution totale depuis le début de l’exercice sur les chiffres de la période correspondante de 1884 est considérable ; si l’effet n’en doit pas être sensible sur les dividendes de 1885, grâce aux conventions, il pèsera lourdement sur les finances publiques par l’accroissement des sommes que l’état aura à payer aux compagnies du chef de la garantie.

Aucun symptôme d’animation ne s’est encore manifesté sur le marché des titres des établissemens de crédit. Le Crédit foncier se tient bien à 1,325, la Banque de Paris faiblit au-dessous de 660 et la Banque de France au-dessous de 5,000. Des autres titres il vaut mieux ne point parler, l’épargne continuant à réserver toutes ses faveurs aux rentes et aux obligations. Les Chemins espagnols ont fléchi, comme on devait s’y attendre. Il a été fait pendant cette quinzaine quelques efforts pour relever les valeurs de la Compagnie de Panama. L’action a pu reprendre une dizaine de francs à 432.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.