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n’étaient émises que par coupures de 10,000 francs. Ce n’était pas là un régal de petite épargne. L’émission ne s’adressait qu’aux gros portefeuilles ; ils n’en auront fait, qu’une bouchée.

L’élévation du taux de l’escompte à Londres était attendue depuis la fin d’octobre. L’argent se resserre toujours en Angleterre à cette époque de l’année ; c’est un fait local et qui n’annonce point la fin de cette abondance de disponibilités qui a permis jusqu’ici aux spéculateurs haussiers de résister à toutes les entreprises des vendeurs à découvert, si bien servis que ceux-ci aient été à de fréquentes reprises par la menace d’événemens graves.

Après avoir payé leur tribut à la faiblesse générale du début du mois, les actions de nos grandes compagnies se sont relevées au niveau des derniers cours de compensation. Les recettes sont toujours en diminution ; on se plaît cependant à espérer que l’on touche au terme de cette période d’alanguissement du trafic. L’espoir d’un revirement analogue dans les conditions générales du commerce a ramené des acheteurs sur les titres des Chemins lombards, du Nord de l’Espagne et du Saragosse, Ces deux derniers ont paru à la spéculation avoir subi toute la dépréciation que pouvait leur infliger la crise par laquelle l’épidémie cholérique a fait passer l’Espagne durant tout l’été. Les Chemins méridionaux ont été tenus avec fermeté aux environs de 700 francs.

La banque de France s’est relevée à 4,770. Les bénéfices sont en diminution par suite de la restriction des affaires. On ne pourrait donc attendre une amélioration nouvelle des cours que d’une hausse du taux de l’escompte à Paris, hausse peu probable actuellement.

Un décret du 31 octobre dernier a prorogé pour vingt ans, à partir de 1887, la durée du Comptoir d’escompte. La Banque de Paris, après avoir fléchi jusqu’à 585, a repris à 600 francs. Le Crédit foncier a remonté de 1,292 à 1,313. La hausse principale de la quinzaine est celle de l’action Suez, qui, de 2,000, a regagné le cours de 2,060. Les recettes s’améliorent et ne sont plus inférieures que d’un million environ à celles de l’année dernière.

La confiance croissante dans le maintien de la paix a profité à tous les fonds étrangers. L’Extérieure d’Espagne doit une reprise de 56 à 57 francs à la nouvelle que le pape aurait rendu une décision favorable aux prétentions espagnoles dans l’affaire des Carolines. Depuis que les actionnaires du Panama ont été avisés officiellement qu’ils auront à effectuer en février prochain le versement du troisième quart sur leurs titres, des rachats précipités du découvert ont ramené l’action à 420 francs.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.