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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

La liquidation de fin décembre a présenté le même caractère et conduit aux mêmes résultats que les précédentes. L’abondance de l’argent, la rareté des titres, le taux dérisoire des reports, ont contraint le découvert à des rachats qui ont fait monter rapidement les cours des rentes françaises.

Le 31 décembre 1885, le 3 pour 100 était coté 80.20. Il a été compensé le 2 janvier 1886 à 80.50, et la première quinzaine du mois n'est pas encore écoulée que nous le voyons à 81,35. L’amortissable, sur lequel un coupon trimestriel a été détaché le 2 janvier, a monté dans le même temps de 1 fr. 37. Sur le 4 1/2 la hausse a atteint 1 fr. 20.

Si nous ne considérons que la plus-value acquise depuis la fixation des cours de compensation, nous obtenons les résultats suivans :

¬¬¬

8 janvier. 13 janvier.
3 pour 100 80.50 81.35 + 0.85
Amortissable 82.25 83.35 + 1.10
4 1/2 pour 100.... 109.45 110. 47 + 1.02

Les considérations d’ordre politique ont contribué pour une bonne part à l’accentuation de ce mouvement, dont les rachats forcés du découvert ont formé le point de départ. La Bourse a, en effet, accueilli favorablement la constitution du nouveau ministère et surtout l’annonce d’un programme financier dont le principal article est l’ajournement de tout emprunt de liquidation au moins à l’année prochaine.

Pour combler le déficit de 1886 et les déficits antérieurs, le ministère des finances est autorisé par la dernière loi budgétaire à émettre des bons du trésor jusqu'à concurrence de quelques centaines de millions. Déjà il a été usé dans les derniers mois de 1885 de cette autorisation, mais dans une faible mesure. C’est à la même source que seront puisés les fonds nécessaires pour combler en 1886 l'écart entre les recettes et les dépenses. Quant au budget de 1887, on cherchera à l’équilibrer par de fortes réductions dans les dépenses