Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 73.djvu/726

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais immobile. La Banque de France, qui avait beaucoup baissé depuis deux mois, par suite de la diminution du dividende semestriel, s’est partiellement relevée depuis, bien que les bénéfices pour les cinq premières semaines de l’exercice, soient inférieurs de 800,000 francs à ceux de la période correspondante de 1885.

La reprise sur les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer s’est arrêtée devant la faiblesse persistante des recettes. Des deux grandes compagnies espagnoles, le Saragosse, présentant un trafic en augmentation marquée, a été le plus favorisé. Il finit à 330. Le Gaz a conservé et accru de 15 francs son avance de la première quinzaine de janvier. L’action des Omnibus ; longtemps immobile entre 1,025 et 1,050, s’est relevée brusquement de près de 100 francs.

L’Extérieure a repris de plus d’une unité. La chute du cabinet Salisbury a entravé les velléités de hausse de l’Unifiée d’Egypte, qui reste à 323 après avoir atteint un moment 326. L’attitude plus pacifique de la Grèce a ramené des acheteurs aux obligations ottomanes privilégiées en hausse de 20 francs.

Deux émissions d’une certaine importance ont eu lieu en janvier, l’une sur le marché anglais, l’autre à Berlin et à Francfort. La première a été ouverte également à Paris et y a même, dit-on, donné plus de résultats qu’on ne l’espérait peut-être. Il s’agissait de 200,000 obligations de 500 francs, d’un emprunt 5 pour 100 du gouvernement argentin ; intérêt annuel 25 francs ; prix d’émission 403 francs ; emprunt garanti spécialement par les revenus des douanes et subsidiai-renient par les revenus généraux. La Banque de Paris, le principal établissement français intéressé à cette opération, avait ouvert ses guichets le 9 janvier, ainsi que le Comptoir d’escompte, la Société générale et le Crédit industriel. La souscription a été plusieurs fois couverte à Londres et à Paris et a donné lieu à une réduction.

La seconde émission du mois est celle d’une rente serbe 5 pour 100 amortissable, garantie par les revenus du monopole des tabacs de Serbie concédé au Comptoir d’escompte de Paris et à la Banque des Pays autrichiens. Une compagnie sera formée au capital de 10 millions pour l’exploitation de ce monopole et versera une redevance fixe supérieure à l’annuité nécessaire au service du nouvel emprunt. Il s’agit de 50,000 obligations de 500 francs, rapportant 25 francs, éternises à 390. La souscription a en lieu le 28 en Allemagne, et les journaux de ce pays annoncent un grand succès et une prime de 3 pour 100. Le Comptoir d’escompte s’était chargé de transmettre les souscriptions françaises.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.