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partie de l’avance acquise a été reperdue. Le 3 pour 100 gagne cependant encore depuis notre dernier bulletin 0 fr. 40 (coupon trimestriel détaché), la rente nouvelle 0 fr. 25, l’amortissable 0 fr. 50, le 4 1/2 0 fr. 15. Le gouvernement a déposé relativement aux caisses d’épargne un projet de loi qui a contribué dans une certaine mesure à encourager les idées de hausse sur nos fonds publics. Il s’agit de réduire de 4 à 3 1/4 pour 100 le taux d’intérêt bonifié aux déposans, de fixer à 2,000 francs le maximum des remboursemens et versemens que peut faire chaque déposant pendant une année et de limiter à 100 millions le compte courant des caisses d’épargne au Trésor. Si ce projet est adopté, une grande partie des sommes autrefois immobilisées aux caisses d’épargne devra désormais être employée en achats de rentes.

La hausse s’est également continuée tout d’abord sur quelques-uns des fonds étrangers, notamment sur l’Italien et l’Extérieure, puis les réalisations sont survenues dans les deux ou trois derniers jours ; sur l’Italien le recul atteint 0 fr. 60, de 102.25 à 101.55. Le marché de Berlin et les places italiennes étaient surchargés à la hausse, et des dégagemens un peu brusques étaient devenus nécessaires. Il parait, en outre, que la spéculation du continent a éprouvé quelque difficulté à renouveler les reports qu’elle effectue à Londres.

L’Extérieure a atteint et dépassé un moment 60 francs. D’après le projet de budget présenté par M. Camacho aux cortès pour 1886-87, les recettes seraient évaluées à 940 millions de pesetas et les dépenses à 924 millions, d’où ressortirait un excédent de 16 millions. Mais la plupart des journaux espagnols ont fait remarquer que cet équilibre apparent n’était obtenu que par l’application aux recettes d’une somme de 58 millions provenant de caisses spéciales de la guerre et de la marine, et que, sans ces ressources extraordinaires, le déficit s’élèverait à 40 millions.

Le Hongrois s’est tenu aux environs de 87, le Turc et la Banque ottomane n’ont pas monté. L’attitude de la Bulgarie n’est pas sans causer quelques préoccupations. L’Unifiée a varié de 363 à 361.

Les actions de nos grandes compagnies sont restées à peu près immobiles. Les recettes sont toujours très mauvaises. C’est beaucoup déjà dans ces conditions que le maintien des cours.

Les institutions de crédit sont demeurées, sauf deux ou trois, en dehors du mouvement de reprise. La Banque d’escompte a monté de 6 francs à 481, mais la Banque de Paris a baissé d’autant à 648. Le Crédit foncier a gagné 5 francs. La Banque de France a baissé de 115 francs. Le dividende semestriel déclaré le 26 juin a été de 85 francs. Il atteignait encore 100 francs il y a un an.

Le Suez reste établi aux environs de 2,120. Les recettes sont peu satisfaisantes, et la moins-value du premier semestre de 1886 sur celui de 1885 est de près de 3 millions. Le Gaz est faible par suite de la