Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 78.djvu/607

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hauteur sur sept de longueur. Son poids varie de 500 à 1,000 kilogrammes. Son poil est long, rude ; sa peau épaisse permet rarement de l’abattre du premier coup ; sa vitesse est presque égale à celle d’un cheval. Capturé jeune, il est facilement réduit à l’état de domesticité et s’attache à son maître. Adams, chasseur d’ours renommé, en avait dressé plusieurs qui l’accompagnaient dans ses excursions, le défendaient contre les autres animaux sauvages et même leurs congénères, et portaient sans murmurer les fardeaux dont il les chargeait.

Par suite de la guerre acharnée que leur ont faite les chasseurs et les fermiers dont ils ravageaient les troupeaux, les ours ont beaucoup diminué, mais on en trouve encore en assez grand nombre dans certaines localités de l’intérieur, et on estime à une dizaine le nombre d’hommes tués ou blessés annuellement par eux. Les reptiles étaient nombreux, mais peu dangereux, sauf le serpent à sonnettes. Dans le sud, les scorpions et les tarentules abondaient, mais leurs morsures douloureuses n’étaient pas mortelles.

Abstraction faite de San-Francisco, à laquelle sa situation particulière au débouché de la Porte-d’Or crée un climat exceptionnel de brume et de froid, peu de climats peuvent être comparés à celui de la Californie. Les hivers y sont plus doux, les étés plus frais que dans les contrées situées sous le même parallèle : le centre des États-Unis, l’Espagne, l’Italie du sud et la Grèce. Les changemens de température sont gradués, exempts de transitions brusques ; le fond de l’air est plus sec, les jours voilés moins nombreux, les coups de vent rares ; plus rares encore les orages, la grêle, la neige et la gelée. Les vents réguliers du nord amènent le beau temps, ceux du midi la pluie. Dans la région sud, l’oranger, le citronnier, l’olivier, le figuier, la vigne, rencontrent les conditions les plus favorables.

Presque chaque jour, à San-Francisco, la brise du Pacifique se lève, plus forte l’été par suite des chaleurs des bassins du Sacramento, du San-Joaquin et du Colorado ; la nuit, la brise de terre reprend le dessus. La température varie peu. Plus élevée, au mois de janvier, qu’à New-York et même qu’à Naples, elle est, pendant l’été, beaucoup moins élevée que dans ces deux stations. Si de San-Francisco nous passons à l’intérieur, nous constatons à Sacramento une moyenne annuelle de deux cent vingt jours sans un nuage, quatre-vingt-cinq jours partiellement couverts et soixante pluvieux. Pendant des semaines, en hiver, et des mois en été, le ciel reste parfaitement pur.

L’hiver et le printemps sont les saisons pluvieuses. A San-Francisco, comme dans l’intérieur, la quantité d’eau mesurée au pluviomètre pendant la moyenne des soixante jours de pluie égale à peu