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LA

CRITIQUE MUSICALE

AU SIÈCLE DERNIER[1]

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LE SYSTÈME DE GLUCK.

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I. G. Desnoiresterres, Gluck et Piccinni. Paris, 1875. — II. C.-H. Bitter, Die Reform der Oper durch Gluck. Brunswick, 1884.

On connaît le mot de Joseph II à Sacchini, pendant une représentation de gala de Trianon. Comme l’orchestre attaquait les premières mesures d’Iphigénie en Tauride, le souverain allemand se tournant vers le musicien, nouveau venu en France, s’informa de lui s’il avait jamais entendu un opéra français. Et, sur sa réponse négative : « Eh bien ! reprit l’empereur, vous allez en voir un. » Ainsi, tandis qu’à Paris il n’était bruit que la grande révolution opérée dans la musique par le chevalier Gluck, à Vienne, l’auteur d’Orphée passait couramment pour le continuateur de Lulli et de Rameau : toute l’histoire musicale est pleine de quiproquos de cette force. Les Viennois avaient-ils vraiment raison contre nos beaux esprits parisiens ? Il serait curieux de le savoir, non pour la gloire

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.