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LA
POLITIQUE RELIGIEUSE
DU
PARTI RÉPUBLICAIN

LA SÉPARATION DE L’ÉGLISE ET DE l’ÉTAT.

Tous les gouvernemens ont des devoirs semblables, portion commune de leur charge. Chacun d’eux reçoit en outre, des circonstances, de ses origines, ou de sa volonté, une mission qui le distingue des autres, attire le regard des contemporains et fixe le jugement de l’histoire. Celle-ci place au premier rang les pouvoirs qui, nés dans des conjonctures difficiles, acceptent d’elles leur vocation et, héritiers de grandes fautes, se consacrent à les réparer ; elle tient plus de rigueur aux pouvoirs qui choisissent leur tâche, si pour l’accomplir ils négligent des œuvres préparées à leur zèle par les événemens ; elle est impitoyable pour les pouvoirs qui, dans ce choix, se trompent et sacrifient à un but chimérique ou mauvais les devoirs ordinaires et permanens de leur fonction.

La troisième république, née après un désastre militaire, tenait des malheurs publics la mission de rendre à la France la force. Consacrée par le suffrage populaire, elle tenait de ses origines la mission d’organiser le gouvernement de la multitude. Tandis que