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SOUVENIRS
D’UN
VOYAGE EN PERSE

II.[1]
LE LITTORAL DU GOLFE-PERSIQUE ET LE FARS.

Au moment de quitter Ram-Hormuz, nous nous rendîmes chez le gouverneur de la ville pour le prier de nous faire escorter par quelques cavaliers, afin surtout qu’ils nous servissent de guides dans ces vastes plaines sans routes. « Je serais désireux, nous répondit-il, de vous donner cent cavaliers pour vous honorer et vous servir ; mais actuellement le pays que vous vous proposez de traverser est si dangereux, que je ne puis laisser un seul de mes hommes s’y aventurer. »

Une partie de la nuit se passa à tenter de séduire quelque Arabe et de le déterminer à nous servir de guide. Rien ne réussit. Un seul consentit à nous accompagner jusqu’au-delà de l’Allar, qu’il nous fallait de nouveau traverser. Toutes ces hésitations nous avaient fait perdre un temps précieux, celui de la fraîcheur nocturne, et il fallut se résigner à partir à l’aurore avec la perspective d’une étape au soleil. Heureusement des nuages s’étaient formés, et nous espérions

  1. Voyez la Revue du 15 janvier.