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dans les mêmes conditions et avec le même mode d’élection que les sous-aides de l’armée active. Aussitôt que, par sa nomination au grade d’aide-major de deuxième classe, il est entré dans le corps de santé, il doit faire pendant un mois le service de son grade dans un hôpital militaire désigné par le médecin-général du corps (art 12).

Lorsqu’il a satisfait à ces obligations, le médecin retourne à la vie civile et à sa clientèle, comme aide-major de deuxième classe en position de congé. Mais il peut encore ne pas limiter à ce grade sa légitime ambition et désirer, en cas de mobilisation, occuper une situation en rapport avec son mérite et sa situation dans le monde médical. La loi allemande lui en donne encore le moyen. Il doit, dans ce cas, suivre un cours d’anatomie chirurgicale et d’opérations et, pendant cette période, faire le service médical dans un régiment ou dans un hôpital (art. 24).

Veut-il monter plus haut encore et arriver au grade de médecin-major (Ober-Stabsarzt), il le peut ; il lui suffit pour cela de prouver qu’il possède les connaissances scientifiques et militaires qu’exigent les fonctions inhérentes à ce grade. Il y a près de vingt ans, le Verordnung du 20 février 1868 n’exigeait la preuve que de connaissances scientifiques, et il obligeait tous les aspirans au grade de médecin-major à posséder le diplôme du Physikat[1].

Le Verordnung du 6 février 1873 a substitué au Physikat un examen spécial de médecine militaire, examen à la fois médical et militaire, imposé aussi bien aux aides-majors de la réserve qu’aux aides-majors de l’armée active pour passer chirurgiens-majors. Ceux qui ne le subissent pas avec succès sont par cela même exclus de

  1. Le Physikat est un diplôme scientifique très important, qu’on obtient en remplissant des conditions d’aptitude déterminées par les ordonnances de 1764, 1808, 1812, 1825, et définitivement établies par le règlement du 20 février 1863. Ses principales dispositions sont les suivantes : 1o pour se présenter à l’examen, il faut être reçu médecin praticien (Arzt) depuis cinq ans au moins ; 2o on ne peut s’y présenter que sur autorisation du ministre de l’instruction publique et des affaires médicales, laquelle est donnée sur le vu d’un certificat émané de la régence royale du cercle, attestant que le candidat a une bonne réputation comme médecin cultivant la science, qu’il a l’estime de ses collègues et qu’on peut lui confier des fonctions officielles. — Les médecins militaires doivent produire un certificat du médecin-général auquel ils sont subordonnés ; 3o l’examen se passe devant la députation scientifique (comité consultatif annexé au ministère et composé de douze membres qui sont tous de hautes notabilités scientifiques). — L’examen comprend trois épreuves : écrite, pratique et orale ; 4o six mois sont donnés pour l’épreuve écrite, la même pour tous, et qui consiste en un mémoire sur une question de médecine légale, d’hygiène ou de médecine militaire ; 5o les épreuves pratique et orale ont lieu à la Charité de Berlin, devant la députation scientifique : elles portent sur la clinique et la médecine légale ; 6o le candidat qui a échoué deux fois à l’examen ne peut plus se représenter.