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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

La liquidation du 15 mai était à peine terminée que le conflit soulevé par la question des économies entre le cabinet Goblet-Dauphin et la commission du budget s’est terminé par un vote antiministériel. La chambre donnait raison à sa commission contre le gouvernement, et invitait celui-ci à lui présenter de nouvelles propositions financières. Nul ne se faisait illusion sur la vraie signification de cet euphémisme parlementaire. En réalité, le cabinet succombait devant la même coalition qui avait déjà renversé, à la fin de l’année dernière, le ministère Freycinet et sur la même question.

Loin de nuire à la fermeté de nos fonds publics, la crise ministérielle a fait remonter le 3 pour 100 de 80.50 à 81.15.

L’Amortissable, dans le même temps, ne s’est avancé que de 0 fr. 15 à 83.75, et le 4 1/2 d’autant à 108.35.

La palme de la hausse revient de droit aux Consolidés anglais, qui ont atteint le cours de 103 1/2, qu’ils n’avaient jamais vu qu’aux premiers temps de la création de la dette, c’est-à-dire il y a plus d’un siècle. Il ne faut pas oublier que depuis longtemps déjà le grand-livre est fermé en Angleterre, et que l’amortissement, non pas fictif, mais bien réel, fonctionne en ce pays par des rachats sur le marché, à raison de 175 à 200 millions de francs par an. La hausse des Consolidés ne saurait d’ailleurs aller bien loin, car déjà les journaux économistes de la Grande-Bretagne commencent à poser de nouveau la question de la conversion.

L’Italien, pendant la seconde quinzaine de mai, a monté de 0 fr. 80. Des dépêches de Rome ont annoncé la conclusion définitive des négociations que le gouvernement italien, représenté par la Banque nationale d’Italie, avait engagées depuis quelque temps avec les compagnies des réseaux de l’Adriatique, de la Méditerranée et de la Sicile, en vue d’une importante émission d’obligations. Il s’agit de la création des ressources prévues par les traités passés avec ces compagnies pour faire face aux dépenses des nouvelles constructions. Le nombre des obligations à émettre est d’environ 1 million et le taux d’émission est fixé à 307 fr. 50. Le syndicat, composé de la Banque nationale d’Italie, du Crédit mobilier italien et de la Banque générale, a pris 700,600 obligations ferme et 300,000 à option. La partie prise ferme