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revenu net de l’obligation 4 pour 100 est de 19 fr. 34, la Compagnie prenant à sa charge le surplus des taxes existantes.

La nouvelle obligation hellénique a été offerte au public à la fois à Londres et à Paris au prix de 395 francs, le remboursement devant avoir lieu à 500 francs en or en soixante-quinze ans, et l’intérêt annuel de 20 francs étant déclaré exempt de tout impôt ou retenue de la part du gouvernement hellénique, tant dans le présent que dans l’avenir. Le public a trouvé, ce semble, ce taux d’émission trop élevé, le revenu offert dépassant à peine 5 pour 100, alors que l’ancienne obligation 6 pour 100 est cotée 420 et l’obligation 5 pour 100 370. Il est vrai que l’emprunt 4 pour 100 1887 est gagé sur le revenu de six monopoles, dont l’administration est confiée à une société spéciale constituée en vue de percevoir directement les produits pour le compte des porteurs de titres. Cette garantie donne à l’obligation 4 pour 100, à un certain point de vue, le caractère d’un titre privilégié. Le résultat de la souscription n’est pas connu; mais, pas plus ici qu’à Londres, il ne paraît avoir été de nature à donner satisfaction aux établissemens émetteurs, qui à Paris étaient le Comptoir d’escompte, le Crédit lyonnais et la Société générale.

Mentionnons pour mémoire une souscription publique qui a été ouverte le 14 juin à 100,000 actions, dont 40,000 de préférence et 60,000 ordinaires, d’une société anglaise dénommée Continental Metropolitan tramways Company, dont l’objet est d’acquérir des tramways dans les grands centres du continent, et, pour commencer, les Tramways-Sud de Paris. Les personnalités composant le conseil d’administration de cette société font partie des conseils de plusieurs autres sociétés anglaises de tramways dont les affaires, à en juger par les cours des titres, paraissent fort prospères. Le public s’est montré toutefois très indifférent, et il est peu probable qu’il ait été souscrit à Paris un grand nombre de titres. Le capital de la société est de 1 million de livres sterling, divisé en 200,000 actions de 5 livres, dont 100,000 seulement étaient offertes en souscription au pair.

L’émission des obligations des chemins de fer italiens, qui a eu lieu au milieu du mois en Italie, en Allemagne, en Suisse, en Belgique et en Angleterre, bref un peu partout, sauf en France, et cela pour des raisons fiscales, les exigences de la loi française pour le timbre ayant été trouvées excessives, a donné un résultat satisfaisant pour le gouvernement et pour les compagnies de chemins de fer ou les banques intéressées au succès de l’opération. On offrait 700,000 titres; il en a été demandé, dit-on, 900,000, et la plupart des souscripteurs se sont vu attribuer 70 pour 100 de leurs demandes.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.