d’appoint avec sept millions d’habitans, la somme est forte, sans être pour cela inquiétante, d’autant mieux que la rentrée serait forcément échelonnée par les échéances consenties pour le remboursement en or.
Avec l’Italie, l’opération est plus simple encore. Avant la reprise des paiemens en espèces, qui a été effectuée avec autant de bonheur que d’habileté, le gouvernement italien avait émis un emprunt de 644 millions de francs, dont 400 millions au moins devaient être fournis en or. Il a été versé à Rome 398 millions en or, 86 millions en argent seulement : le surplus est resté à l’étranger en compensation de comptes. Il fallait une forte réserve métallique pour opérera présentation le retrait de 3 0 millions de petits billets de 5 à 10 francs ; après beaucoup de remboursemens, cette réserve, à la fin de 1883, s’élèverait encore à 118 millions de francs, dont 103 millions 1/2 en or. En juin 1885, un examen des caisses publiques, ordonné à l’imitation de ce qui avait été fait en France, donnait 213,852,190 francs en pièces d’or, dont 117 millions d’origine étrangère et 6,327,220 francs seulement en pièces de 5 francs. La monnaie d’or à disponibilité du trésor augmente incessamment; c’est l’effet de la loi du 12 août 1883, qui oblige les banques d’émission à conserver en or les deux tiers de leur encaisse, en limitant au triple de cette encaisse le maximum de leur émission. Cette loi est si bien observée que l’or figure habituellement pour plus de 80 pour 100 dans le roulement métallique de la Banque nationale. On peut donc dire que la circulation italienne a déjà l’or pour base; ce qui lui manque, c’est l’argent, et si cette insuffisance ne se fait pas péniblement sentir dans le courant des affaires, c’est que les restes de son papier-monnaie, convertible à volonté, conservent la plus légitime confiance. Dix-neuf vingtièmes des écus frappés en Italie se trouvaient l’année dernière à l’étranger, principalement en France; la somme est un peu réduite aujourd’hui par la rentrée de ces pièces,
