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relatives à la fête du 14 Juillet, l’état fiévreux du marché de Berlin, ne lui avaient démontré la nécessité de persister dans une attitude d’observation prudente.

La Banque de France s’est relevée depuis le détachement du coupon semestriel. Les bénéfices hebdomadaires ont cessé de décroître et accusent même une certaine augmentation.

Le Crédit foncier a regagné 7 francs sur le dividende de 30 francs détaché le 6 courant. Les titres des autres établissemens de crédit ont plutôt montré quelque tendance à fléchir, notamment la Banque de Paris et des Pays-Bas, le Crédit lyonnais, le Mobilier, la Banque ottomane.

Les actions de nos grandes compagnies sont toujours très calmes, malgré une amélioration sensible des recettes. Les chemins espagnols ont fléchi de quelques francs. Le Suez a quelque peine à se rapprocher du cours de 2,000 francs perdu par le détachement du coupon.

La compagnie du canal de Panama va procéder le 26 courant à une nouvelle émission d’obligations. On sait que l’assemblée générale des actionnaires, tenue le 29 juillet 1885, avait autorisé le conseil d’administration à emprunter 600 millions de francs pour assurer l’achèvement du canal. L’année dernière a été mise en souscription une série d’obligations nouvelles, pour un montant total effectif de 200 millions. Les titres étaient émis à 450 francs, rapportant 30 francs par an et remboursables à 1,000 francs par voie de tirage au sort tous les deux mois. Un excellent accueil avait été fait par le public à cette première série d’obligations nouvelles, et il n’est pas à douter que le même accueil ne soit assuré de la part de l’épargne à l’émission actuelle de la seconde série.

Dans une lettre adressée le 8 juillet aux actionnaires et correspondans de la compagnie du canal de Panama, M. de Lesseps explique, avec sa franchise habituelle, quelles raisons l’ont déterminé à proposer au conseil de ne pas attendre plus longtemps la création d’un large complément de ressources. La compagnie, dit-il, serait en mesure de satisfaire à toutes les exigences actuelles de l’entreprise sans émettre tout de suite 200 nouveaux millions sur les 600 millions autorisés. Elle a encore, en effet, dans ses caisses, plus de la moitié de la somme réalisée par l’émission de la première série. « Mais qui peut répondre d’événemens susceptibles d’entraver notre marche dans cette période d’exécution où le moindre temps perdu, la moindre hésitation peuvent, tandis que nous nous approchons du but, reculer la date de l’ouverture du canal aux navires ? »

M. de Lesseps rappelle ce qu’il disait dans sa lettre du 9 juillet 1886 : « Nous n’avons cessé d’étudier les moyens par lesquels, en cas de retards imprévus, l’inauguration du canal serait assurée quand même,