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plusieurs reprises et n’a pas été officiellement démenti. Les envois de troupes dans la Mer-Rouge se continuent. Le gouvernement italien s’est lancé dans une entreprise qui posera sérieusement sur les finances du royaume. On comprend que les acheteurs hésitent à faire franchir à ce fonds le cours rond de 99 francs.

La question du Maroc, soulevée par la nouvelle de la maladie du sultan, a perdu déjà de son acuité. Les préparatifs militaires de l’Espagne n’ont pas pris une extension inquiétante, et la rente Extérieure a pu se maintenir aux environs de 68 francs. La spéculation vise la conquête à bref délai du cours de 70 francs, et cette ambition ne paraît point démesurée.

Les 4 pour 100 or hongrois et autrichien ont bien supporté l’épreuve de la présentation des deux budgets. D’un côté de la Leitha comme de l’autre, c’est encore par un déficit que se terminent les comptes établis pour 1888 ; déficit de 21 millions pour l’Autriche, de 18 millions pour la Hongrie. MM. Dunajewski et Tisza ont annoncé à Vienne et à Pest le dépôt prochain de projets de loi portant augmentation des impôts sur le sucre et sur l’alcool. Le ministre hongrois a déclaré aux députés à Pest que le déficit aura disparu en 1800 pour faire place à un excédent. Les députés ont applaudi chaleureusement à cette prédiction, mais la Bourse de Vienne s’est montrée sceptique. Le Hongrois 4 pour 100 or n’en a pas moins monté d’une demi-unité pendant cette quinzaine.

Les fonds russes ont été très fermes à Berlin, où se trouve leur principal marché. La politique résolument pacifique du tsar et les efforts persévérans du ministre des finances pour améliorer la situation budgétaire auront raison du mauvais vouloir persistant d’une partie de la spéculation allemande à l’égard du crédit de la Russie.

L’Unifiée d’Egypte s’est élevée de 383 à 386 ; le Turc a dépassé de nouveau 14 francs : on ne saurait dire pour quel motif sérieux.

Les actions des sociétés de crédit ont donné lieu à très peu de transactions, et leurs oscillations de prix sont restées peu sensibles. Le Crédit foncier a tour à tour atteint, puis reperdu le cours de 1,400 francs, qu’il dépassera à la première éclaircie. Calme complet sur le marché de la Banque de Paris, du Crédit lyonnais, de la Société générale. La Banque transatlantique et d’autres établissemens attendent avec impatience que les questions politiques n’opposent plus de retard à l’autorisation sollicitée pour la création d’une Banque beylicale de la Tunisie.

Les titres des compagnies immobilières sont bien tenus. Il est question d’une fusion entre plusieurs d’entre elles. La Banque parisienne a réuni ses actionnaires en assemblée générale ; un dividende de 15 francs a été voté. Les affaires se restreignent de plus en plus sur