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Le 4 pour 100 hongrois s’est arrêté à 78, le 4 pour 100 russe 1880 à 77 1/2. Il y a un mois, le premier était coté 81 1/2, le second 79. L’Italien, qui valait 97.60 le 30 novembre, est aujourd’hui à 96 francs. La liquidation s’est effectuée sans trop de difficultés à Berlin, et une certaine accalmie va permettre à la spéculation de reprendre son sang-froid dans les premiers jours de janvier. Le fonds qui a été le plus éprouvé est le 4 pour 100 autrichien or, qui de 91 est tombé à 86.

Les autres fonds d’états ont subi, pendant cette période si troublée peu de variations. L’Extérieure d’Espagne et le 3 pour 100 portugais se retrouvent à peu près aux mêmes cours qu’au milieu du mois 67.75 et 57.75. Une poussée de hausse avait été tentée sur les valeurs ottomanes à l’occasion des pourparlers engagés entre la Porte et le baron de Hirsch touchant les chemins de fer de Turquie ; le mouvement a été entravé par le malaise général.

Les rentes françaises ont au contraire très vivement ressenti le contre-coup des alarmes éprouvées à Vienne et à Berlin. Le 3 pour 100 s’était élevé à 82.60 après l’élection du président de la république. Un coupon trimestriel a été détaché le 16 courant, et presque immédiatement un recul s’est produit qui laisse le 3 pour 100 en perte de 0 fr. 85 à 81 francs. L’amortissable et le 4 1/2 ont fléchi de 0 fr 60 à 0 fr. 65.

Cet écart pourra être regagné sans peine en janvier, si les rumeurs belliqueuses se dissipent ; encore faut-il tenir compte du stock des rentes de la conversion, qui sans doute pèse encore sur le marché. Mais on ne saurait espérer que les fonds de l’Europe centrale reverront, au moins de quelque temps, les cours abandonnés depuis un mois. La Russie et l’Autriche sont condamnées, par leur situation réciproque, à des armemens extraordinaires qui grèveront lourdement leurs finances et peuvent difficilement ne pas modifier dans une certaine mesure l’assiette de leur crédit. Quant à l’Italie, on sait maintenant qu’elle peut être au premier moment entraînée dans une grave complication européenne, en même temps qu’elle s’est engagée à Massouah dans une entreprise dont elle ne sortira pas, même en cas de succès, sans de grands sacrifices au point de vue financier. À d’autres conditions doit correspondre une capitalisation nouvelle. Les porteurs de fonds publics de la Russie, de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie auront désormais à surveiller de près les budgets de ces trois états.

Les valeurs sur lesquelles les haussiers s’étaient donné pleine carrière dans la première quinzaine de décembre n’ont pu garder intégralement la plus-value acquise. Le Crédit foncier qui, de 1,382 en liquidation de fin novembre, s’était élevé à 1,428 au milieu du mois, a rétrogradé jusqu’à 1,400 francs. Les résultats des onze premiers