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du sexe féminin. Le chiffre total doit approcher aujourd’hui de 6 millions, car il s’accroît en moyenne de 100,000 par an.

L’instruction donnée dans ces établissemens est soumise à des règles communes. Elle a été profondément modifiée dans ces derniers temps par la loi du 30 octobre 1886 sur l’organisation de l’enseignement primaire, et par le décret du 18 janvier 1887 rendu en exécution de cette lui. Je n’en détacherai que ce qui a trait à l’éducation des filles. Les écoles où elles reçoivent l’instruction gratuite sont : 1° les écoles maternelles; 2° les écoles enfantines ; 3° les écoles primaires ; 4° enfin les écoles normales pour celles qui se destinent à l’enseignement. Les écoles maternelles ont remplacé les salles d’asile. Celles-ci n’étaient guère que des garderies dans lesquelles les familles plaçaient leurs enfans pour s’en débarrasser. L’éducation y était nulle ; en les transformant, on s’est proposé d’en faire des écoles du premier âge, d’éveiller les facultés de l’enfant sans contrainte et sans fatigue, en donnant aux leçons une forme attrayante, et en les faisant alterner avec les exercices du corps et les récréations. Ce caractère n’a pu encore leur être imprimé, à cause de la difficulté de trouver des maîtresses qui soient à la hauteur de leurs nouvelles fonctions. Les enfans des deux sexes y sont reçus de deux ans jusqu’à six, et divisés en trois sections suivant leur âge. L’enseignement, aux termes du décret du 18 janvier, doit comprendre : 1° des jeux et des mouvemens gradués accompagnés de chants; 2° des exercices manuels; 3° les premiers principes d’éducation morale; 4° les connaissances les plus usuelles ; 5° des exercices de langage, des récits ou contes; 6° les premiers élémens du dessin, de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Les écoles enfantines forment un degré intermédiaire entre l’école maternelle et l’école primaire. Les enfans des deux sexes y sont admis de quatre à sept ans. L’enseignement y est conforme au programme de la première section des écoles maternelles et à celui du cours élémentaire des écoles primaires. Celles-ci reçoivent les petites filles à partir de six ans, si elles sortent d’une école maternelle, et de sept ans, si elles sortent d’une école enfantine. Elles y restent jusqu’à treize ans révolus. Les études y sont divisées en trois cours : le cours élémentaire pour les enfans de sept à neuf ans, le cours moyen pour celles de neuf à onze et le cours supérieur pour celles de onze à treize.

Dans les écoles primaires, les sexes sont séparés et l’instruction pour les petites filles embrasse : 1° l’enseignement moral et civique; 2° la lecture et l’écriture; 3° la langue française; 4° le calcul et le système métrique ; 5° l’histoire et la géographie, spécialement de